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Rénovation : les formations FEEBAT s’enrichissent pour relever tous les défis

Publié le 10 février 2021

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Créé en 2007, FEEBAT est porté et financé par EDF, dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie (CEE). Au fil du temps, le programme, dédié au marché de la rénovation énergétique, s’est enrichi pour offrir des formations toujours plus adaptées aux métiers du secteur du bâtiment, et aux évolutions réglementaires. Nous faisons le point sur les travaux en cours et à venir avec Catherine Gillet, pilote du programme, et Jérémy Ferrari, Responsable du Secrétariat Technique.
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FEEBAT a été lancé en 2007 « pour accompagner la montée en compétences des artisans et entreprises du bâtiment au moment où le dispositif des CEE selançait », rappelle Catherine Gillet, en charge du pilotage du programme. Rapidement, l’initiative s’est étendue à un public de professionnels plus large, accueillant ainsi, dès 2012, les architectes et la maîtrise d’œuvre. Puis, en 2018, FEEBAT a pensé une offre de formation initiale pour l’éducation nationale, le CCCA-BTP et les écoles d’architecture. « Nous sommes en train de concevoir les premiers modules ». « C’est un programme qui s’est vraiment étoffé ». 

Cet élargissement vers de nouveaux publics était indispensable pour répondre aux objectifs de transition énergétique tout en s’assurant de la qualité des travaux. Les jeunes sont « les professionnels de demain, et si eux-mêmes ne sont pas formés ou n’ont pas les techniques, les dernières ressources, ça ne marchera pas ». « Il y a des décloisonnements qui se font entre le monde professionnel et le monde de la formation. C’est très riche, et l’objectif, c’est de donner à tous, une culture commune ». 

Les contenus ont eux aussi évolué avec par exemple, le déploiement d’une formation « audit énergétique en maison individuelle », audit qui a été rendu éligible aux aides de l’État. Deux parcours sont proposés, AUDIT Reno pour les entreprises et artisans du bâtiment, et DynaMOE pour les architectes et maîtres d’œuvre. Ces modules sont reconnus par les organismes de certification, et permettent aux professionnels d’accéder aux aides relatives à l’audit pour leurs clients, notamment à MaPrimeRénov’. 

Des modules en « présentiel » ou « distanciel »

En 2020, les modules se sont également adaptés au contexte sanitaire avec des formations dispensées, pour ceux qui le souhaitaient, en distanciel. Catherine Gillet nous explique que les artisans ont moins d’appétence pour le « tout distanciel ». Une des raisons évoquées est le fait « qu’ils appréhendent moins bien les outils informatiques ». « Il faut donc trouver un bon équilibre ». Pour ce faire, FEEBAT réalise des études pour évaluer les besoins des professionnels, et s’appuie sur son réseau d’experts pédagogiques pour proposer des formules ciblées. 

Jérémy Ferrari, Responsable du Secrétariat Technique, précise que le programme a introduit un bon nombre d’innovations pédagogiques avec beaucoup plus d’études de cas, de jeux de rôle. « On considère que le savoir-être est devenu important aujourd’hui pour convaincre les clients et futurs clients de s’engager dans des travaux de rénovation ». Des visites de maisons en 3D sont également proposées pour dynamiser le tout. Une vision plus moderne de la formation rendue possible grâce à l’engagement de FEEBAT qui finance la conception des supports pédagogiques et les met à disposition des organismes de formation « gratuitement ». 

Les modules « sont assez courts », et peuvent s’étaler sur deux, trois voire cinq jours. Des classes virtuelles sont organisées en groupe, à une date précise, mais une partie des modules peut être suivie en totale autonomie via la plateforme de e-learning. L’apprenant peut ainsi se connecter lorsqu’il le souhaite, et adapter son emploi du temps en conséquence. 


Des formations reconnues et soutenues

Le programme FEEBAT compte sur le soutien des pouvoirs publics : le ministère de la Transition écologique, le ministère de la Culture, et le ministère de l’Éducation nationale. Il est également accompagné par l’Ademe, et les représentants de la filière bâtiment (Capeb, FFB, ATEE, Cnoa, Scop du BTP, CCCA-BTP). 

S’agissant du *financement des modules, « nous apportons 30% du coût pédagogique de la formation pour les entreprises-artisans du bâtiment, et 50% pour la maitrise d’œuvre, en plus de la prise en charge classique ». Et nouveauté en 2020, FEEBAT a pris en charge partiellement les coûts pédagogiques des formations EnR (énergies renouvelables) hors photovoltaïque. 

A ce jour, 180 000 stagiaires ont été pris en charge. « Nous avons eu un gros pic en 2014/2015 avec la mise en place du RGE ». Sur l’année 2020, le nombre d’inscrits devrait dépasser les 3 000: « Nous sommes à 51% sur le module Rénove, 33% sur les EnR thermiques hors PV (Pompes à chaleur et Bois, majoritairement) et 15% sur les modules MOE liés à l’audit énergétique. Les autres modules sont plus anecdotiques ».

195 organismes sont habilités à délivrer les formations FEEBAT, des organismes qui, pour certains, disposent de plusieurs sites de formation, « ce qui permet d’avoir un maillage territorial. C’est une des forces du programme. », souligne Jérémy Ferrari.  

5e période des CEE : un programme maintenu ? 

Récemment, deux textes encadrant la 5e période des Certificats d'économies d'énergie ont été mis en consultation. Ils proposent notamment de réduire la part des programmes financés dans le cadre du dispositif des CEE. Qu’en est-il de FEEBAT ? Jérémy Ferrari se veut rassurant : « En principe, la convention s’arrêtait au 31 décembre 2020. Nous avons eu un avenant à la convention qui nous prolonge jusqu’au 30 juin 2022 ». Autre point positif, l'arrivée d'un nouveau partenaire parmi les signataires à savoir le ministère du Travail, ce qui « montre quand même une dynamique, une synergie ». 

Les ministères sont « utilisateurs des ressources FEEBAT », ou jouent un rôle « d’encadrant, de facilitant », souligne Catherine Gillet. « Si nous arrêtions le programme, il y aurait le problème des financements. Les collectes traditionnelles souffrent un peu. On voit les conditions changer, et donc la prise en charge par les CEE, est une incitation à se former », poursuit-elle. 

L’arrêt du programme viendrait aussi compromettre tout un écosystème, et impacter un réseau de 15 000 enseignants. « Si nous ne bénéficions plus des financements, nous allons devoir arrêter certaines actions, par exemple, tout ce qui est formation initiale ». 140 formations sont concernées. « FEEBAT forme les professionnels, et aussi les enseignants qui eux-mêmes vont former les élèves. Nous sommes sur 500 000 élèves ! J’ai bon espoir, avec toute cette synergie, les plans de rénovation, l’importance de la rénovation, que nous allons être reconduits », conclut Catherine Gillet. 

*Les modules sont financés par des organismes de financement paritaires (FACFEA, Constructys et FIF PL) et bénéficie d’une prise en charge complémentaire par EDF, via les CEE. 

Propos recueillis par Rose Colombel
 

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