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Une restructuration lourde qui n’a rien à envier au neuf

Publié le 29 octobre 2024

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La restructuration lourde est un exercice complexe d’autant plus que cette fois-ci, elle se déroule dans une ville comme Paris où la parcelle n’est pas extensible. C’est dans un contexte ardu que l’agence d’architecture ITAR (Ingrid Taillandier) a réussi son exploit : la micro-densification et la réhabilitation d’une résidence pour étudiants et sa remise aux normes, tout en choyant son esthétisme.
Une restructuration lourde qui n’a rien à envier au neuf - Batiweb

La réhabilitation lourde est devenue l’un des enjeux cruciaux de l’architecture de notre époque. Prendre soin du « déjà-là » consiste non seulement à garder en état l’existant mais ressusciter ce dernier pour qu’il puisse répondre aux exigences actuelles. 

Le bâtiment D de l’école Télécom Paris est un exemple significatif, car il s’agit d’une construction datant des années 1960, très caractéristique à travers ses refends porteurs, ses murs faiblement isolés et son parement en mosaïque. Stratégique par sa localisation, imposant par sa forme, très fonctionnel par sa fonction, l’ensemble, vieillissant avait besoin d’un grand coup de lifting. 

Pour ce faire, la maîtrise d’ouvrage a mandaté l’agence d’architecture (Ingrid Taillandier) ITAR, établie à Paris, pour bien mener cette délicate opération. La métamorphose est palpable. Au premier regard, l’édifice, rajeuni mais aussi réhabilité s’inscrit dans le changement. Malgré le squelette qui reste intact, l’architecte apporte à l’ensemble une surface complémentaire à travers deux extensions sur les côtés pour y engendrer plus d’espace. De même, grâce à l’ajout de plusieurs accroissements, la façade rectiligne se dote d’un certain dynamisme. Sans parler des intérieurs, habilement aménagés pour le confort des usagers.  

Crédits photo : © 11h45

Un remarquable refuge estudiantin 

 

L’intervention comprend une micro-densification qui a été opérée sur le toit mais aussi sur les deux côtés de l’immeuble. Ce dernier se dote non seulement de deux extensions mais également d’une transformation physique qui lui procure un aspect plus domestique. 

Les pignons, autrefois aveugles, sont désormais ouverts et habités, tandis que les bow windows aux traits contemporains, greffés sur la façade, remplacent les balcons d’autrefois, ce qui a permis la diversification des typologies existantes. De même, les extensions réalisées en toiture technique agrandissent l’ensemble d’une surface de 130 m². Une cage d’escalier a été ajoutée au centre de l’édifice et celle donnant sur la rue Vergniaud a été complètement repensée. 

Les astuces, utilisées avec précaution et tant de méticulosité, ont permis d’augmenter le nombre des chambres de l’ancienne résidence Télécom Paris Tech qui est passée de 302 à 344. L’édifice défraîchi s’est métamorphosé en un remarquable refuge estudiantin aux traits régénérés.

Crédits photo : © 11h45

Un agencement de qualité 

 

Au rez-de-jardin se trouvent les espaces partagés et dédiés à la vie communautaire, dont une grande laverie ainsi qu’une multitude d’espaces de vie. Ces derniers, à la fois généreux et lumineux donnent sur une cour anglaise, grâce à de grandes baies vitrées. 

Les résidents peuvent ainsi passer par l’extérieur pour rejoindre la salle commune ou la laverie. Les balcons existants viennent agrandir la surface habitable des chambres qui sont dotées d’une kitchenette, d’une salle de bain ainsi que d’un mobilier. Ce dernier est conçu avec la plus grande attention par le designer Eric Banqué, pour répondre aux différentes exigences mais aussi aux besoins des étudiants. Evolutivité, praticité et facilité ont été privilégiés pour un agencement de qualité

​Crédits photo : © 11h45

Un lieu optimal 

 

Côté matériaux utilisés, ils sont nombreux, qu’ils soient recyclés ou biosourcés. Nous pouvons trouver le béton brut d’origine mis à nu qui, encadré, vient rompre l’horizontalité des longues circulations. Nous avons même envie de toucher cette surface rugueuse, témoin du passé. 

Les architectes ont préféré interrompre les plafonds techniques pour laisser visibles les poutres béton existantes. Il s’agit d’autres marques datant de la vie antérieure du bâtiment, qui servent à segmenter le couloir de part et d’autre, et le rythment. 

Le bois est utilisé pour tout ce qui déroge à l’enveloppe initiale, un choix judicieux qui vise à ne pas surcharger la structure originelle. 

Côté revêtement, nous pouvons trouver le parement en céramique qui remplace la pâte de verre en façade et fait un joli clin d’œil aux immeubles avoisinants. 

De même, l’aluminium anodisé a été mis en œuvre pour couvrir les quelques extensions improvisées. Il change de teinte selon la météo. Tantôt bleu, tantôt gris, il s’adapte à l’humeur du ciel de Paris. En attendant le changement météorologique, l’humeur des étudiants est au beau fixe, ils héritent d’un lieu optimal pour y vivre ne serait-ce qu’un moment de leur vie ! 

 

Sipane Hoh   
 

Maître d’ouvrage : RIVP pour le CROUS de Paris  
Équipe : ITAR (mandataire) Achetype BECT / Deltatec 

Photo de une : ©11h45 

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