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Île-de-France : 70 000 logements par an possibles sans artificialiser les sols

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Publié le 22 octobre 2025, mis à jour le 22 octobre 2025 à 17h31, par Batiweb Rédaction


Un rapport publié par la Fondation pour le Logement des Défavorisés, France Nature Environnement (FNE) et la Fondation pour la Nature et l’Homme estime que l’Île-de-France pourrait produire 70 000 logements abordables par an sur dix ans, sans artificialiser de nouveaux sols.
©Adobe Stock
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Construire sans bétonner : tel est le message du rapport publié mardi par la Fondation pour le Logement des Défavorisés, France Nature Environnement (FNE) et la Fondation pour la Nature et l’Homme. Les trois organismes estiment que l’Île-de-France dispose d’un potentiel de 70 000 logements abordables par an sur dix ans, sans extension urbaine ni atteinte supplémentaire aux sols naturels et agricoles. Une perspective majeure pour une région où 1,3 million de personnes sont en situation de mal-logement.

Réhabiliter plutôt que construire

 

L’étude dresse un constat alarmant : 25 % des sols franciliens sont déjà artificialisés, contre 9 % au niveau national. Une pression foncière qui accentue les risques climatiques – îlots de chaleur, sécheresse, inondations et perte de biodiversité. Mais selon les auteurs du rapport, la région peut produire massivement du logement en s’appuyant sur son patrimoine bâti existant.

Parmi les leviers identifiés : la récupération de 112 000 logements vacants sur les 447 800 recensés depuis plus de deux ans (données Insee), la conversion de 1,2 million de m² de bureaux vides en 14 000 logements, ou encore la régulation des résidences secondaires et meublés touristiques. Une telle mesure pourrait, selon eux, remettre jusqu’à 75 000 logements sur le marché locatif classique.

Repenser les zones pavillonnaires

 

Autre axe central : la densification douce des zones pavillonnaires. Les auteurs plaident pour un urbanisme de « dentelle », évitant la destruction des jardins privés, qui constituent des corridors écologiques essentiels. Ces espaces pourraient accueillir de nouveaux logements en surélevant les pavillons ou en y intégrant des services de proximité afin de limiter l’usage de la voiture.

Luc Blanchard, co-président de FNE Île-de-France, résume ainsi l’enjeu : « Il faut sortir de l’urbanisme facile qui consiste à construire sur les terres agricoles. Il nous faut un urbanisme de dentelle, pour préserver un maillage d’espaces naturels irriguant les villes denses ».

Le rapport souligne aussi la nécessité d’accompagner le vieillissement de la population, en relogeant les seniors occupant des maisons devenues trop grandes, pour libérer des biens pouvant être réaménagés.

Un cap compatible avec le « zéro artificialisation nette »

 

Cette vision s’inscrit pleinement dans l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) fixé à 2050, tout en respectant la liberté régionale de définir sa trajectoire. Le rythme proposé – 70 000 logements par an – rejoint l’objectif déjà fixé par la loi du Grand Paris de 2010, mais avec une approche plus durable : reconstruire la ville sur elle-même, plutôt que d’en grignoter les marges.

En conjuguant réhabilitation, transformation et sobriété foncière, le rapport trace la voie d’un modèle d’aménagement conciliant urgence sociale et impératif écologique.

 

Par Jérémy Leduc

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