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Les Français acceptent-ils la transition écologique des bâtiments ?

Publié le 06 octobre 2022

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De passage sur le salon Batimat, la députée et présidente de l'Alliance HQE-GBC Marjolaine Meynier-Millefert, en a profité pour tenir une conférence sur l'acceptabilité sociale de la décarbonation des bâtiments en France. Un sujet primordial, selon elle, face à l'urgence climatique.
Les Français acceptent-ils la transition écologique des bâtiments ? - Batiweb

La France émet encore près de 400 millions de tonnes de CO2 chaque année, et les efforts pour parvenir à la neutralité carbone d’ici à la moitié du siècle restent considérables. Pour y parvenir, la transition écologique des bâtiments est essentielle, sachant que le bâti produit actuellement 36 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe.

L’objectif de la Commission européenne est donc de réduire les émissions des bâtiments en Europe de 60 % d’ici 2030. Ce dernier reflète la contribution nécessaire de tous les acteurs, auquel cas, les experts sont unanimes : l’objectif ne sera pas atteint.

 

Prendre conscience que le bâtiment a son rôle à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique 

 

Ainsi, se pose la question de l’acceptabilité sociale de la décarbonation des bâtiments en France. Un sujet dont Marjolaine Meynier-Millefert, députée de l’Isère et présidente de l’Alliance HQE-GBC, a pris part lors du Mondial du Bâtiment, organisé du 3 au 6 octobre. 

Mais depuis les crises des gilets jaunes et du Covid-19, qui ont toutes les deux mis en lumière la nécessité de cette transition écologique, énergétique et sociale, Marjolaine Meynier-Millefert remarque « une réelle prise de conscience »en France comme à l’international, dans le fait que le secteur du bâtiment « peut et doit être la solution pour lutter contre le réchauffement climatique ».

Mais pour atteindre l’objectif 0 carbone, fixé par le gouvernement, la députée déclare qu’ilreste encore « des pentes extrêmement raides à gravir », observant toutefois « une nouvelle implication dans cette transition environnementale », tant du côté des pouvoirs publics que du grand public. 

« Cette question d’acceptabilité a dépassé différents crans », souligne la députée. En effet, elle explique « qu’il était temps » d’accepter cette « pression », cette « obligation ». « C’est important pour ne plus avoir à la subir (la transition écologique NDLR) », commente-t-elle.   

Cependant, pour beaucoup d’experts, cette transition aura des conséquences économiques importantes sur les ménages des Français. Un discours auquel la présidente de l’Alliance HQE-GBC répond catégoriquement : « Si vous pensez que la transition écologique coûte cher, essayez l’inaction »

 

Un mouvement d’acceptation sociale 

 

Pour Marjolaine Meynier-Millefert, la question sanitaire du logement qui s’est posée avec le covid, a mis en avant le fait que « le logement peut rendre malade ». La députée parle alors de « décence énergétique », expliquant que le grand public a réalisé qu’il n’était pas plus décent de laisser habiter des gens dans des passoires thermiques. Le bien-être chez soi est ainsi devenu une « urgence », un « sujet national » qui a fait monter d’un cran l’implication politique sur ces sujets de rénovation énergétique. 

« Aujourd’hui, la transition environnementale est dans tous les grands discours, ça veut dire qu'elle est dans toutes nos têtes », commente-t-elle. « Depuis ce mouvement d’acceptation sociale, chacun veut y prendre sa part, ça montre à quel point le sujet s’est élargi ».

À la suite du mouvement des gilets jaunes, de grands débats nationaux avaient été lancés et une convention citoyenne pour le climat avait été constituée pour traiter et démocratiser ces sujets, primordiaux pour la lutte contre le réchauffement climatique. Il s’en est suivi un grand engagement, qui a créé une implication complémentaire du grand public, le plaçant ainsi comme acteur et non plus comme spectateur.

« On a tous la même feuille de route, les mêmes objectifs. Il faut qu’on puisse travailler tous ensemble pour tenir ses engagements vis-à-vis des autres, et s’engager les uns les autres dans le respect des ses engagements », conclut la députée.

 

Marie Gérald

Photo de Une : Marjolaine Meynier-Millefert sur Batimat -  © Marie Gérald 

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