François Bayrou veut une concertation sur la future PPE

Alors que la stratégie énergétique de la France pour les dix prochaines années fait l’objet de toutes les attentions, François Bayrou a voulu rassurer les parlementaires : « La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) n’est pas écrite à l’avance », a-t-il affirmé ce mardi 6 mai devant le Sénat.
Le Premier ministre a insisté sur la volonté du gouvernement d’intégrer les contributions du Parlement, promettant d’« écouter attentivement » les analyses avant la publication du décret, attendu à l’été 2025.
Face à un hémicycle à majorité droite et centriste, largement favorable à un soutien renforcé au nucléaire, le chef du gouvernement a réaffirmé les grandes lignes de la PPE 2025-2035, censée aligner la France sur l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050.
Le décret ne sera publié qu’après l’examen par l’Assemblée nationale - à partir du 16 juin - de la proposition de loi du sénateur Les Républicains Daniel Gremillet, déjà adoptée au Sénat.
Un retour assumé du nucléaire
Ce texte acte une inflexion nette de la politique énergétique du pays, marquant une rupture avec la précédente PPE : exit la fermeture de réacteurs, place à la relance de l’atome avec la construction de six nouveaux EPR2. Une orientation saluée par François Bayrou, qui a insisté sur une « convergence » majeure avec le Sénat : « Le socle de notre mix électrique doit être la production d’énergie nucléaire », a-t-il déclaré.
Outre le nucléaire, le gouvernement entend poursuivre le développement des énergies renouvelables, notamment l’éolien en mer, tout en réduisant significativement la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique : de 60 % en 2023, elle devrait passer à 42 % en 2030, puis 30 % en 2035.
François Bayrou a enfin profité de cette prise de parole pour revenir sur la panne de courant massive survenue le 28 avril en Espagne et au Portugal. Selon lui, la France est « structurellement moins à risque » grâce à une moindre dépendance aux énergies renouvelables et à une meilleure interconnexion électrique avec ses voisins. « Il est dangereux de concentrer sur une seule source d’énergie l’ensemble de la consommation », a-t-il conclu.
Par Marie Gérald
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