Réseau de chaleur de Paris: le Conseil municipal valide le contrat avec Dalkia
Publié le 18 décembre 2025, mis à jour le 18 décembre 2025 à 17h09, par Nils Buchsbaum

Le Conseil de Paris a validé, mercredi 17 décembre, la concession du réseau de chaleur urbain de la capitale à Dalkia. Ce contrat stratégique, estimé à 15 milliards d’euros sur 25 ans, échappe au groupe Engie, jusqu’ici titulaire du marché, qui conteste la décision, à l’instar de l’opposition municipale.
Finalisé à trois mois des élections municipales après cinq années de préparation, ce « contrat du siècle » porte sur le chauffage de près d’un million d’habitants à Paris et dans 16 communes limitrophes, dont l’ensemble des hôpitaux parisiens, desservis par un réseau souterrain de plus de 500 kilomètres.
« Verdissement massif » du mix énergétique
La Ville de Paris a estimé que l’offre de Dalkia, filiale d’EDF, surpassait celle d’Engie, concessionnaire historique du réseau, notamment en raison du « verdissement massif » du mix énergétique proposé, a indiqué Dan Lert, adjoint à la transition écologique et à l’énergie.
Environ 3,4 milliards d’euros seront investis sur 25 ans pour porter à 76 % la part des énergies renouvelables dans la production de chaleur du réseau — l’un des plus importants au monde — contre 50 % aujourd’hui, grâce notamment à l’incinération des déchets, à la biomasse et à la géothermie. Un nouvel incinérateur doit par ailleurs voir le jour à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Selon Dan Lert, ce développement permettra à l’équivalent de 200 000 logements supplémentaires de se passer d’une chaudière au gaz ou au fioul. L’adjoint à la transition écologique affirme également vouloir « protéger les Parisiens de la volatilité des prix du gaz » et assure que, dès 2027, 69 % des abonnés bénéficieront d’une baisse de leur facture, en particulier dans le secteur résidentiel.
L'opposition vent debout
Ces arguments sont contestés par Engie, qui a adressé un courrier aux élus parisiens pour défendre sa proposition, sans pour autant annoncer de recours à ce stade.
De son côté, l’opposition a critiqué la signature d’un contrat d’une telle ampleur à trois mois de la fin du mandat d’Anne Hidalgo, estimant qu’il « lie les mains de la prochaine majorité municipale », selon David Alphand, coprésident du groupe de Rachida Dati. L’élu LR a également dénoncé une « publicité mensongère » concernant la baisse annoncée des tarifs, tandis que le candidat Horizons à la mairie de Paris, Pierre-Yves Bournazel, a mis en garde contre une « bombe à retardement ».
Par Nils Buchsbaum (avec AFP)














