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Le gouvernement veut accélérer la transformation de bureaux en logements

Publié le 09 février 2021

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Avec la crise économique et la démocratisation du télétravail, le nombre de bureaux vacants devraient continuer de s'accroître dans les mois, et peut-être les années, à venir. Parallèlement, la pénurie de logements se fait de plus en plus ressentir, et la hausse des prix aussi. Dans ce contexte, le gouvernement souhaite accélérer la transformation de bureaux en logements, déjà prévue dans une charte d'engagement signée en 2018. Même ambition du côté de la Mairie de Paris, qui a dévoilé ce mardi les 6 premiers sites retenus dans le cadre d'un appel à projets sur la reconversion de tertiaire en logements « abordables ».
Le gouvernement veut accélérer la transformation de bureaux en logements - Batiweb

Vers un nombre croissant de bureaux vacants ?

 

Selon un bilan du groupement Immostat datant d'octobre dernier, le nombre de bureaux vacants aurait nettement augmenté en 2020, pour arriver à 3,3 millions de bureaux vacants pour la seule région francilienne, soit 6,5 % de son parc. Pour l'Institut d'Epargne Immobilière, ce chiffre devrait persister si ce n'est augmenter dans les dix prochaines années, avec la montée en puissance du télétravail.

 

Alors que la crise sanitaire et économique et l'essor du télétravail ont poussé à la désertion des bureaux, la reconversion de bureaux vacants en logements devient une sérieuse option pour lutter à la fois contre le manque d'offre et l'étalement urbain. C'est en tout cas l'avis du gouvernement, qui entend bien accélérer cette dynamique, et a une nouvelle fois appelé les acteurs à se saisir de cette opportunité.

 

Accélérer et simplifier les reconversions

 

Ce lundi 8 février, la ministre chargée du Logement Emmanuelle Wargon a en effet échangé avec des professionnels de l'immobilier, parmi lesquels le groupe Action Logement, la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), l'Union Sociale pour l'Habitat, l'Institut d'Epargne Immobilière, et d'autres opérateurs ayant signé en 2018 une charte d'engagement pour la transformation en logements de 500 000 m2 de bureaux situés en Île-de-France.

 

Depuis la signature de cette charte, les acteurs engagés auraient ainsi travaillé sur la reconversion de 85 000 m2 de bureaux en logements. 417 000 m2 de bureaux transformés en logements auraient également fait l'objet d'une demande de permis de construire, dont 110 000 m2 dans la capitale, soit 26 %, et 190 000 m2 dans les autres grandes villes françaises, soit 46 %.

 

La « Foncière de transformation immobilière », créée en 2020 par le groupe Action Logement, serait de son côté en négociations pour créer 101 000 m2 de nouveaux logements, dont 42 000 m2 déjà contractualisés.

 

Pour inciter d'autres acteurs à s'investir dans ce dynamique, le gouvernement les invite à s'appuyer sur les fonds prévus dans le cadre du plan de relance, mais aussi sur le plan pour la réhabilitation des friches, doté de 300 millions d'euros, et les fonds pour la relance de la construction durable (350 millions d'euros).

 

Mais transformer des bureaux en logements est plus simple à dire qu'à faire. Si le gouvernement promet des simplifications juridiques et administratives, les travaux à réaliser restent souvent massifs et très coûteux.

 

Il existe en effet une réelle différence entre un immeuble de bureaux haussmannien qui faisait initialement office de logements, et d'autres bâtiments de bureaux n'ayant jamais eu vocation à devenir un jour des logements. Dans ce contexte, de nombreux acteurs de l'immobilier et architectes sont de plus en plus conscients de la nécessité de penser la réversibilité des bâtiments dès leur conception.

 

Appel à projets de la Mairie de Paris : 6 premiers sites dévoilés

 

Pour accélérer cette dynamique et faciliter les reconversions, la ville de Paris a de son côté lancé un nouvel appel à projets dans le cadre de « Réinventer Paris », ciblé sur la transformation de bureaux en logements.

 

A travers ce nouvel appel à projets, la ville de Paris promet d'accompagner vendeurs et acheteurs pour accélérer les procédures (études de faisabilité, permis de construire, instruction...), et apporter un soutien en termes d'ingénierie.

 

Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Mairie de Paris en charge de l'urbanisme, a ainsi dévoilé ce mardi les six premiers sites retenus dans le cadre de cet appel à projet. Parmi eux, on retrouve notamment le magasin Tati dans le 18ème arrondissement, le siège de l'AP-HP avenue Victoria (25 000 m2), le garage Renault quai de Grenelle (10 500 m2), le garage PSA dans le 11ème arrondissement (6 500 m2), un ancien centre de distribution électrique rue d'Aboukir, ou encore un immeuble de la rue des Bernardins appartenant à la Sorbonne Nouvelle. En tout, ces six sites représentent une surface 60 000 m2, qui devraient être transformés en logements « abordables ».

 

Lors de cette conférence de presse, Emmanuel Grégoire a estimé entre 16 et 18 millions de m2 le nombre de bureaux dans la capitale, et indiqué que la demande pourrait baisser de 20 à 25 % avec la crise économique et le développement du télétravail.

 

Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris en charge du logement, rappelle de son côté que 378 000 m2 de bureaux ont déjà été transformés en logements entre 2001 et 2014, sous les deux mandatures de Bertrand Delanoë, et que 350 000 m2 supplémentaires ont ensuite été reconvertis durant le premier mandat d'Anne Hidalgo entre 2014 et 2020. L'ambition étant d'aller « encore plus loin » pour répondre « au manque de logements abordables ».

 

Claire Lemonnier

Photo de une : Adobe Stock

 

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