En 2010, 406 000 foyers avaient formulé une demande de logement social. En 2022, ce chiffre a grimpé à 783 000 ménages, soit 14 % des foyers franciliens, selon la dernière étude de l’Institut Paris Région (IPR), qui souligne que « les demandeurs n'ont jamais été aussi nombreux ».  

Pourtant, un tiers des demandeurs réside déjà dans le parc social, précise l'agence d'urbanisme. 

Une demande sur dix satisfaite chaque année 

Entre 2002 et 2020, les prix de l'immobilier ont explosé, enregistrant une augmentation de 185 %, tandis que les revenus des franciliens ont progressé de seulement 33 % sur la même période. Cette disparité a contraint de nombreux ménages à se tourner vers le parc social, où les loyers sont jusqu'à trois fois moins élevés que dans le secteur privé.

Malgré une forte demande, seuls 10 % des demandeurs obtiennent satisfaction chaque année alors que 76 % sont éligibles un logement social, selon l'IPR. À Paris, ce délai d'attente atteint même plus de 16 ans. Cette stagnation dans l'attribution des logements sociaux provoque une suroccupation des habitations, et « contribue à la concentration de la pauvreté dans certains territoires », selon l’agence d’urbanisme.

De plus, la taille des logements disponibles dans le parc social ne correspond pas toujours aux besoins actuels. Les jeunes, en particulier, recherchent des logements de type T1 ou T2, alors que l'offre se concentre plutôt sur des habitations familiales.

L'IPR souligne l'urgence d'adapter l'offre de logements sociaux à la demande croissante, et alerte sur la « forte baisse » des agréments de logements sociaux délivrés par l'État ces dernières années.

Marie Gérald (Avec l'AFP)

Photo de Une : AdobeStock