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PAM Building : une baisse de l'impact environnemental dans les tuyaux

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Publié le 27 novembre 2025, mis à jour le 27 novembre 2025 à 17h21, par Raphaël Barrou


Un an après son rachat par Aldebaran et BPI France, PAM Building tourne doucement la page Saint-Gobain. À Bayard-sur-Marne, son usine historique, le spécialiste des tuyaux de fonte prépare une révolution verte en intégrant un four électrique d’ici 2028.
©Raphaël Barrou
©Raphaël Barrou

Un an après son rachat par le fonds Aldebaran et BPI France, PAM Building efface petit à petit son ancienne appartenance au groupe Saint-Gobain. Les effectifs n'ont pas bougé, à l'exception du recrutement d'une vingtaine de personnes pour l'IT (Technologies de l'information). « On devient la priorité d'un actionnaire et on gagne en flexibilité », affirme Jean-Baptiste Baldi, directeur Marketing de PAM Building.

Le groupe entend bien en profiter pour accélérer sa transition vers un modèle plus écologique. Le rendez-vous est donné à Bayard-sur-Marne, commune de 1 200 habitants en plein milieu de la Haute-Marne. 

« C'est champêtre, on est en pleine nature ! », s'amuse Jean-Baptiste Baldi en empruntant un pont surplombant la Nabeline, bras de la Marne qui offre une belle vue sur une campagne paisible. 

Paisible seulement en apparence puisque c'est ici que près de 200 personnes viennent travailler, dans l'usine du spécialiste en fabrication de tuyaux en fonte pour l'évacuation des eaux usées. Le site s'étend sur 16 hectares et produit environ un million de tuyaux en fonte par an, soit 25 000 tonnes.

Difficile en effet d'imaginer qu'une machine infernale se cache derrière ces portes. Le cubilot, sorte d'entonnoir à ferraille, est en effet capable d'atteindre des chaleurs approchant les 1 500 °C pour fabriquer les précieux tuyaux. La recette est rôdée, et l'usine réussit à mettre de côté « environ une quarantaine de jours de stock de vente », selon Alex Hofbauer, le directeur du site.

Un four électrique pour prendre la suite du cubilot

 

Mais voilà, le cubilot cause à lui seul 80 % des émissions de CO2 du site de Bayard-sur-Marne. « Le cubilot, c'est comme un barbecue seulement refroidi par une fine couche d'eau », compare Jean-Baptiste Baldi. Et avec son objectif de diminuer de 80 % ses émissions de CO2 entre 2017 et 2030, PAM Building se devait de trouver une solution radicale. 

D'ici 2028, l'entreprise compte ainsi mettre en fonctionnement un four électrique à Bayard-sur-Marne. Le projet, baptisé Fornax, devrait à lui seul faire baisser l'empreinte carbone du site. « Cela va aussi baisser la pénibilité au travail pour les ouvriers », argumente Jean-Baptiste Baldi. 

Selon la direction du site de Bayard-sur-Marne. La ferraille utilisée pour la fonte provient des alentours de l'usine. ©Raphaël Barrou

« On va recréer tout un bâtiment derrière la partie cubilot », poursuit-il. « Ce qui implique de fonctionner un petit moment avec les deux installations en même temps. »L'installation du four se fera ainsi alors que le cubilot fonctionnera toujours, M. Baldi précisant que l'objectif de PAM Building est de « ne pas perdre une seule journée de production pour fournir [leurs] clients en temps et en heure. »

Le projet est chiffré entre 10 et 15 millions d'euros. « On commence à avoir une vraie enveloppe pour monter le projet et aller au bout », explique Adrien Bigotte, responsable d'investissement. Il espère aussi recevoir des financements de l'Ademe ou encore de l'Agence de l'eau. Le groupe assume, cette installation devrait « légèrement augmenter » les coûts de production. « Mais le but, c'est de pouvoir continuer à produire avec les quotas CO2, qui sont en train d'évoluer, d'ici 2030-2040 », tempère M. Bigotte.

Des puits climatiques bientôt commercialisés pour des maisons individuelles

 

Dans un autre bâtiment du site de Bayard-sur-Marne se prépare une autre nouveauté : l'arrivée début 2026 de puits climatiques compatibles avec des maisons individuelles. Ce dispositif de chauffage, ou de climatisation - nommé Elixair chez PAM Building - récupère l'air extérieur dans des tuyaux enterrés. La température du sol ne variant que très peu, l'air est ensuite réchauffé ou refroidi dans les tubes avant d'entrer dans un bâtiment. 

Une installation complémentaire avec une pompe à chaleur« pour ajouter les quelques degrés qui peuvent manquer parfois », selon Maxime Pappens, chef de produit Elixair. Jusqu'alors, ce dispositif était réservé aux bâtiments du tertiaire. Mais c'est une déclinaison de cette technologie sous forme de kits qui permettra à PAM Building de tenter de convaincre des particuliers. 

Pour Éric Escalettes, CEO de PAM Building, le temps nécessaire avant d'obtenir un retour sur investissement n'est pas uniforme. « Cela se calcule au cas par cas, mais on estime que les tuyaux produits à Bayard-sur-Marne peuvent avoir une durée de vie de 70 ans. L'avantage c'est qu'avec un puits climatique, ça demande moins d'entretien que pour un chauffage ou une pompe à chaleur ».

Jean-Baptiste Baldi voit en tout cas bien la fonte, qu'il qualifie de « matériaux circulaires par nature », se faire une place de choix dans la transition énergétique. 

Par Raphaël Barrou

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