RE2020 vs RT2012 : ce qui change concrètement
Publié le 22 décembre 2025, mis à jour le 22 décembre 2025 à 16h12, par Camille Decambu

Une approche plus globale que la RT2012
La RT2012 se focalisait essentiellement sur la performance énergétique des bâtiments, avec trois exigences majeures :
- La consommation maximale d’énergie primaire (Cep ≤ 50 kWh/m²/an).
- Le besoin en chauffage, refroidissement et éclairage (Bbio) limité.
- Le recours obligatoire aux énergies renouvelables en maison individuelle.
La RE2020 va bien plus loin en intégrant trois grands piliers :
- Réduction de la consommation énergétique, avec un Cep encore plus exigeant.
- Réduction de l’empreinte carbone des bâtiments.
- Amélioration du confort d’été, pour anticiper les vagues de chaleur.
Des exigences énergétiques renforcées
→ Une consommation énergétique encore plus basse
- La RE2020 impose une réduction de 30 % de la consommation d’énergie par rapport à la RT2012.
- Le Cep max passe de 50 kWh/m²/an en RT2012 à environ 35 kWh/m²/an en RE2020 (valeur variable selon le type de bâtiment et la zone climatique).
- Plus de prise en compte du gaz : la RE2020 favorise les énergies renouvelables (pompes à chaleur, solaire, réseaux de chaleur...).
→ Un Bbio encore plus exigeant
Le Bbio (Besoin Bioclimatique), qui mesure l'efficacité énergétique du bâtiment avant même l'ajout des équipements techniques (chauffage, ventilation…), est renforcé dans la RE2020. Il incite :
- À une meilleure isolation thermique.
- À une meilleure orientation et conception des bâtiments (fenêtres, protection solaire).
- À une meilleure ventilation naturelle.
Introduction de l’empreinte carbone du bâtiment
La grande nouveauté de la RE2020 est l’introduction de l’ACV (Analyse du Cycle de Vie), qui impose de calculer les émissions de CO₂ des bâtiments sur l’ensemble de leur durée de vie (construction, exploitation, fin de vie).
→ Matériaux de construction sous surveillance
- La RE2020 impose une réduction des émissions de gaz à effet de serre liées aux matériaux utilisés (béton, acier, bois...).
- Elle favorise les matériaux biosourcés et recyclables (bois, chanvre, paille, terre crue…).
- L’objectif : diviser par deux l’empreinte carbone du bâtiment d’ici 2030.
Une meilleure prise en compte du confort d’été
Face au réchauffement climatique, la RE2020 introduit un nouvel indicateur : le DH (Degré-Heure d’Inconfort), qui mesure l’inconfort thermique en été.
→ Plus de fraîcheur en période de canicule
- Obligation de limiter les surchauffes en été sans climatisation.
- Encouragement des protections solaires passives : brise-soleil, stores, végétalisation…
- Meilleure ventilation nocturne et inertie thermique renforcée.
Fin du chauffage au gaz dans le neuf
La RT2012 tolérait encore l’usage du gaz pour le chauffage, mais la RE2020 le supprime progressivement dans le résidentiel.
→ Conséquence :
- Interdiction des chaudières gaz dans les maisons individuelles neuves.
- Développement massif des pompes à chaleur, du chauffage bois et du solaire thermique.
- Les immeubles collectifs ont encore un délai jusqu’en 2025 pour s’adapter.
Comparatif RE2020 vs RT2012
| Critère | RT2012 | RE2020 |
| Consommation énergétique | ≤ 50 kWh/m²/an | ~35 kWh/m²/an |
| Gaz à effet de serre | Non pris en compte | Limite CO2 imposée (ACV) |
| Chauffage au gaz | Autorisé | Interdit en maison individuelle |
| Confort d'été | Peu encadré | Obligation de limiter la surchauffe |
| Matériaux | Pas de contrainte carbone | Prise en compte de l'impact CO2 |
| Énergies renouvelables | Obligatoires en maison individuelle | Renforcées et généralisées |
Un bâtiment plus sobre et plus durable
La RE2020 impose une réduction drastique de la consommation énergétique, l'interdiction progressive du gaz, et une meilleure adaptation au climat futur. Si elle demande plus d’efforts aux constructeurs et promoteurs, elle permettra aux occupants de réaliser des économies d’énergie tout en vivant dans des bâtiments plus confortables et respectueux de l’environnement.
La transition vers cette nouvelle norme est essentielle pour atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés par la France à horizon 2050.
Par Camille Decambu














