Gouvernement Lecornu II : un ministère de plein exercice pour le logement

Qui est Vincent Jeanbrun, le nouveau ministre du Logement et de la Ville du gouvernement Lecornu II ? L’ancien maire de l'Haÿ-les-Roses (Seine-Saint-Denis) reste député de la 7ème circonscription du Val-de-Marne et conseiller régional d'Île-de-France.
Son expérience des territoires et de la vie locale a retenu l’attention, notamment de la Fédération des Offices Publics de l’Habitat (OPH).
« La Fédération des OPH se dit satisfaite de retrouver un ministre de plein exercice en charge du Logement, signe attendu de reconnaissance pour une politique publique essentielle », indique son président Michel Ménard.
Vers une politique du logement plus stable ?
Politique publique instable aussi bien côté construction que rénovation énergétique. Les rebondissements politiques envoient des mauvais signaux pour ce dernier chantier et l’aide MaPrimeRénov’, dont le budget est chahuté par les changements successifs de gouvernements. Un sujet d’inquiétude exprimée en ouverture du salon Renodays, après la démission rapide du gouvernement Lecornu, 14 heures après sa nomination.
« On a eu la chance, pendant même pas un an malheureusement, de voir Valérie Létard se battre vraiment pour qu'on ait un budget acceptable », déplorait Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), lors des échanges.
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L’Union sociale pour l’habitat (USH) a d’ailleurs salué le travail de l’ancienne ministre du Logement. « En obtenant pour la première fois depuis 2017 une baisse de la RLS dans le cadre de la loi de finances pour 2025, elle a démontré que le volontarisme politique pouvait infléchir une politique mal pensée, qui a privé les organismes Hlm de plusieurs milliards d’euros, grevant leurs capacités d’investissement à l’heure où les besoins de la population n’ont jamais été aussi importants », lit-on dans son communiqué.
Pour le représentant des bailleurs sociaux, différents dossiers brûlants seront à traiter. « Les décisions qui pourraient permettre de rompre avec la crise du logement sont connues : supprimer la RLS qui entrave nos capacités à relancer l’économie, revenir sur la hausse de la TVA sur la production et la rénovation, réengager l’État dans les aides à la pierre et, surtout, respecter la parole donnée et les engagements pris, en particulier pour l’ANRU, pour donner de la visibilité aux acteurs économiques », évoque sa présidente, Emmanuelle Cosse.
Que les artisans du bâtiment « voient le bout du tunnel »
Que dire également de la nomination de Serge Papin aux PME et de l’artisanat, comme de Jean-Pierre Farandou au Travail et aux Solidarités ?
À l’ensemble des ministres susmentionnés, la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment (CAPEB) ne demande qu’une chose : encore et toujours de la stabilité. Un ingrédient essentiel pour les petites structures, constituant l’essentiel du tissu économique du bâtiment.
« Les artisans subissent les conséquences d’une conjoncture dégradée : recul de l’activité, baisse des carnets de commandes, changements permanents des aides à la rénovation énergétique, absence d’arbitrages et de décisions publiques pourtant attendues depuis des mois. Dans ce contexte de chaos, chaque jour compte pour l’avenir de nos entreprises et de l’emploi local », lit-on dans le communiqué de l’organisation.
« J’appelle le nouveau Premier ministre à agir au plus vite pour débloquer la réalisation de travaux de rénovation des logements, et notamment leur rénovation énergétique. J’appelle l’ensemble des dirigeants politiques à la plus grande responsabilité pour assurer l’indispensable stabilité dont le pays a besoin », commente son président, Jean-Christophe Repon.
Parmi les dossiers urgents pour la confédération : la simplification de l’accès au label reconnu garant de l’environnement (RGE), l’élaboration de parcours par geste pour la rénovation énergétique ou une meilleure représentativité des TPE dans le dialogue social.
Par Virginie Kroun