Suspension de MaPrimeRénov’ : la FFB appelle à la mobilisation de la filière

Réunis en congrès à Blois le 13 juin, les 1 500 membres de la FFB ont adopté une résolution sans équivoque. Si la suspension de MaPrimeRénov’ entre le 1er juillet et la mi-septembre est maintenue, des mobilisations de terrain seront organisées dès le lendemain. « C’est une mesure unilatérale qui met à genou des milliers d’artisans », déplore le président Olivier Salleron.
Le gel des dossiers, décidé par le gouvernement pour lutter contre les fraudes et réguler les flux, est jugé précipité par la profession. Le président de la FFB regrette le comportement de l'exécutif, à qui il reproche d'avoir fait cavalier seul sur ce dossier. Si la supension avait été « négociée, prévue et que la politique allait changer, on s'y prépare, mais décréter ce gel alors que les budgets sont là, c'est comme bloquer de façon unilatérale une usine de construction à trois semaines d'intervalle », déplore Olivier Salleron.
Manifestations dans les rues : le bâtiment prêt à se faire entendre
La FFB n’entend pas rester silencieuse. Elle prévoit « des actions visibles sur la voie publique » avec des véhicules professionnels : camionnettes, engins de chantier ou camions « qui sont plus gros que des tracteurs », prévient le président de la fédération. Une façon pour lui de rappeler sa détermination à faire entendre la voix des professionnels du secteur.
Les fédérations locales seront mobilisées et un appel sera lancé à l’ensemble de la filière construction-immobilier-logement pour prendre part au mouvement.
Le geste de trop pour une filière déjà sous tension
MaPrimeRénov’ représente une part significative de l’activité pour de nombreuses entreprises artisanales. En particulier les aides « par geste » — changement de chaudière, isolation ponctuelle — que la FFB souhaite maintenir. Ces aides sont jugées efficaces, lisibles, et moins sujettes aux abus.
« Ce dispositif fonctionne. Il est simple à traiter et les fraudes sont facilement identifiables. Le geler au nom d’un objectif budgétaire est contre-productif », affirme Olivier Salleron. La FFB plaide pour un maintien des subventions et une consommation intégrale de l’enveloppe déjà allouée.
Par Jérémy Leduc
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