Rénovation énergétique : les investissements des collectivités risquent de ralentir
Publié le 14 novembre 2025, mis à jour le 17 novembre 2025 à 9h50, par Nils Buchsbaum

Les dépenses engagées par les collectivités pour combattre le réchauffement climatique ont augmenté depuis 2017, portées en grande partie par l’inflation. Mais selon une étude publiée vendredi 14 novembre par l’I4CE, cette dynamique s’essouffle et les montants investis demeurent largement insuffisants face aux enjeux.
Selon l’Institut de l’économie pour le climat, les investissements des collectivités dans la décarbonation des bâtiments, de l’énergie et des transports ont augmenté de 42 % en valeur depuis 2017 — soit près de 8 milliards d’euros en 2023 — et de 18 % en volume. Une progression qui s'explique pour un peu plus de la moitié par la flambée des prix des matériaux et de l’énergie.
Le premier poste d’investissement des collectivités reste le développement et l’entretien des infrastructures de transport collectif — réseaux urbains, ferroviaires et pistes cyclables — ainsi que l’achat de matériel roulant. Le second poste concerne la rénovation énergétique des bâtiments, dopée à la fois par les plans de relance post-Covid et par l’inflation.
En 2023, les collectivités ont poursuivi la hausse de leurs investissements dans l’efficacité énergétique de l’éclairage public, l’achat de véhicules bas-carbone et le développement des infrastructures de transports collectifs.
En revanche, les dépenses consacrées à la rénovation énergétique des bâtiments stagnent, tandis que celles destinées aux infrastructures cyclables reculent de 10 %.
Selon I4CE, « ce ralentissement est susceptible de perdurer et de s'étendre à d'autres secteurs. »
Un recul des investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments
Les premières données pour 2024 indiquent un léger recul des investissements des collectivités dans la rénovation énergétique des bâtiments, les aménagements cyclables et l’achat de véhicules électriques.
Ce fléchissement s’explique par une conjoncture défavorable — notamment des taux élevés dans le secteur du bâtiment — ainsi que par la baisse des soutiens financiers de l’État en faveur de la transition bas-carbone.
Les collectivités restent cependant les premiers investisseurs publics, et leurs engagements sont déterminants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
I4CE estime que les besoins d’investissement local devraient atteindre 19 milliards d’euros par an d’ici 2030, « soit un peu plus du double des montants engagés aujourd’hui. »
Cependant, la contribution des collectivités au redressement des finances publiques prévue pour 2026, ainsi que les coupes dans le « Fonds vert », risquent de renforcer encore leurs contraintes budgétaires.
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Par Nils Buchsbaum














