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2020, une « transition » pour les industriels des produits pour la construction

Publié le 15 janvier 2020

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L’année 2019, malgré les prévisions pessimistes des industriels Français de la construction, s’est finalement révélée porteuse du marché en maintenant l’activité du secteur. Mais qu’en est-il pour 2020 ? Les prévisions sur l’année, à peine commencée, annoncent-elles une année plus productive ? Pour cette année encore, les prévisions ne sont pas franchement optimistes. 2020 sera-t-elle bien une année de « transition » comme annoncée ?
2020, une « transition » pour les industriels des produits pour la construction - Batiweb

2020 ne semble pas s’orienter vers une amélioration de vente ou de production du secteur. Selon l’AIMCC, ( l’Association française des Industries des Matériaux et produits de Construction ), il y aurait en 2020 un ralentissement de la progression de l’activité.  Mais selon Jacques Manzoni, président du groupe de travail économie de l’AIMCC, ce ralentissement n’entrainera « pas forcément de baisse. » La FFB (Fédération Française du Bâtiment) estime que la progression de l’activité sera tout de même inférieure à 1%, précisément à 0,8% car le marché est impacté par une baisse de 2% des mises en chantier de logements neufs, dont un recul important de 5,7% pour les logements collectifs. 

Ce ralentissement pourrait toutefois être compensé par les aménagements du Grand Paris Express, de l’assainissement des eaux, du renouvellement des réseaux d’eau potable et des travaux autoroutiers. Selon une enquête de l’AIMCC, 56% des répondants prévoient une croissance de leur activité, mais inférieure à celle de l’année 2019, et 19% d’entres eux s’attendent à une croissance au delà de 4%. 

Chez les industriels, on ne parle pas de croissance. 30% d’entre eux prévoient une activité stable sur l’année tandis que 14% prévoient une diminution de celle-ci. Mais ces chiffres dépendent en réalité du secteur. 62% des industriels du gros oeuvre et 71% des équipementiers prévoient une hausse de leur activité. Les industriels du second oeuvre, estiment eux, à 41%, que l’activité va se stabiliser. Pour Jacques Manzoni : « on n'a pas retrouvé les niveaux de 2008, mais néanmoins petit à petit, on est en train de remonter la pente. » 

Quels contexte pour expliquer cette faible croissance ? 

Cette stabilisation de l’activité s’inscrit dans le cadre d’une baisse des prévisions de la croissance en 2020 comme annoncée par le FMI ( Fonds monétaire international). Cette rectification prévisionnelle tient du contexte de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Le PIB de la France devrait donc être inférieur à celui de 2019, soit 1,1% en 2020 contre 1,3% en 2019. 

Ajoutons à ce contexte mondial, des difficultés sur la réglementation française. En effet, le secteur de la construction se voit compliquer la tâche avec, par exemple, le CITE (Crédit d’impôt transition énergétique), qui n’incitera pas forcément les ménages à la rénovation, faute d’un barème trop complexe. 

Malgré cela, le « Plan d’Investissement Volontaire d’Action Logement » et « Action coeur de Ville », dispositifs valorisant la rénovation des logements vétustes ou dégradés et la réhabilitation des centres-villes, permettront peut-être au secteur de la construction d’augmenter son activité. 

Le bâtiment s’enquit de l’environnement : 

En 2019, le Parlement a voté un projet de loi relative à la lutte contre le gaspillage pour l’économie circulaire dans le secteur du bâtiment. L’AIMCC a d’ailleurs travaillé sur les indicateurs de cette future réglementation environnementale. Ces indicateurs seront communiqués dans l’année, mais cette réglementation ne sera appliquée qu’à partir de 2021. Selon Hervé de Maistre, Président de l’AIMCC, on a « beaucoup avancé en 2019 » et « les esprits ont évolué. » Il se dit prêt à travailler sur « des choses efficaces » mais prend en compte les « spécificités et particularités de chacun des matériaux » dans le recyclage.  Toutefois, il se dit « résolument optimiste sur le fait que nous allons collectivement construire, en partenariat, acteurs économiques et gouvernement, quelque chose qui tient la route pour les années à venir. » L’AIMCC espère éviter la mise en place d’un dispositif contraignant et centralisé qui introduirait alors une augmentation des coûts de la construction. 

L’AIMCC prend en compte les enjeux environnementaux, et applique déjà des modifications dans l’éco-conception des ouvrages et l’organisation des chantiers. Selon elle, l’utilisation du numérique et de la robotique dans le traitement des déchets va bouleverser l’économie conventionnelle au profit de démarches partenariales.

J.B
Photo de une : ©Adobe Stock 

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