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Conjoncture du bâtiment : ça pourrait être pire !

Publié le 18 septembre 2013

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En détaillant la conjoncture du bâtiment, la FFB fait le constat que l’année 2013 sera probablement moins mauvaise qu’initialement prévu. Mais l’impact sur les emplois du secteur restera fort puisque, de juin 2012 à juin 2013 c’est 30 000 emplois qui ont été détruits. Et d’autres points, dont la réforme des retraites, préoccupent beaucoup l’organisation professionnelle.
Conjoncture du bâtiment : ça pourrait être pire ! - Batiweb

« Il ne faut pas confondre moindre baisse, sortie de récession et encore moins reprise … » nous déclare Didier Ridoret, Président de la FFB. « En effet, avec une baisse d’activité attendue de – 2,6 % en volume, on n’est pas aux – 3,5% qui étaient pronostiqués fin 2012 », mais le compte n’y est pas et l’emploi continue de se dégrader. Or lorsque l’appareil de production du bâtiment est durablement touché et que les entreprises ajustent leurs effectifs à la baisse, cela a pour conséquence de toucher leur capacité à produire bien sûr, mais aussi cela leur fait perdre le savoir-faire précieux qui est dans les mains des compagnons. Quand on sait que l’apprentissage est lui aussi à la peine, cela risque de créer un vide inquiétant pour un long moment.

Un recul attendu de – 1% en 2013

Si on rentre dans le détail on voit que l’activité dans le logement neuf aura atteint son point bas fin 2013, en nette baisse sur l’année de -6,8%. Le non-résidentiel résiste mieux et se stabilise à -0,2%. L’amélioration-entretien continue à se réduire modérément. La hausse de la TVA de 7% à 10%, attendue au 1er janvier 2014, et la reprise des transactions sur l’ancien laissent espérer un second semestre mieux orienté.

La FFB demande plus de volontarisme

Justement, sur le sujet de la TVA, la FFB réitère sa demande d’un passage du taux de TVA à 5% sur les travaux d’économie d’énergie. Les propos du Président de la République, François Hollande, dimanche dernier à la télévision, laissent un espoir à ce sujet.

Dans les autres motifs de satisfaction, la FFB point les efforts en faveur du secteur HLM, la réforme des plus-values immobilières et certains points de la réforme ALUR, la loi « Duflot 2 », comme le PLU Intercommunal. Mais les sujets d’inquiétude ne manquent pas, de la future Garantie Universelle des risques locatifs (GUL), à l’échec du PTZ+ ou aux retraites.

Retraites et pénibilité, un vrai danger, selon la FFB

Sur ce sujet, un point particulier déclenche l’ire du Président de la FFB et de ses troupes. Le compte de prévention de la pénibilité, dévoilé dans le projet de loi sur les retraites, pose des questions de fond selon le syndicat patronal. Cet aspect du projet de loi semble faire fi des efforts que fait la profession pour favoriser la prévention, mécaniser les process de construction etc. De plus, il envoie un signal particulièrement négatif aux jeunes générations qui, pas spontanément tentées par les métiers du BTP, risquent d’en avoir une image dégradée.

Enfin, outre le coût, Didier Ridoret pointe la complexité de la mise en œuvre du dispositif. A un moment où les entreprises se battent avec des normes de plus en plus nombreuses, la FFB s’oppose à ce qu’elle appelle « un archétype de complexité ». « Le travail d’un compagnon ou d’un artisan tout au long de sa carrière est plus varié que celui d’un salarié de l’industrie, la plupart du temps en travail posté » rappelle Didier Ridoret. « Il doit y avoir une prise en compte individualisée, qui passe par le filtre médical, seul à même d’apprécier les conséquences d’une carrière sur la santé d’un salarié ».

Des actions proactives … et un peu d’optimisme

Peu tentée par un passage dans la rue, la FFB privilégie le lobbying ou la communication. Elle a, entre autres, rencontré le député Laurent Grandguillaume, chargé par le Premier Ministre, Jean-Marc Eyrault, de déminer le sujet des auto-entrepreneurs, pour défendre sa position sur l’exclusion du bâtiment du périmètre de l’auto-entreprise. Selon Didier Ridoret, c’est seulement 12% des auto-entrepreneurs qui seraient concernés.

Et puis, elle communique : « Aujourd’hui c’est le bon moment de faire des travaux ». C’est avec ce slogan, largement décliné en ce moment, que la FFB veut persuader les maîtres d’ouvrage que les travaux de rénovation ne devraient pas attendre. En tout cas, interrogé sur 2014, Didier Ridoret fait preuve d’un espoir mesuré. « L’année 2014 devrait au pire être étale, au mieux en légère progression ». L’anticipation dans le bâtiment s’appuyant sur les données d’un cycle de fabrication de long terme, retenons-en l’augure.

Régis Bourdot

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