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Coup de pouce isolation : une fin qui n’est pas sans conséquences

Publié le 30 juin 2022

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Ce 1er juillet acte la fin du coup de pouce transitoire isolation des combles et toitures. Une fin qui n’est pas sans conséquences, non seulement pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises d’isolation. Le point avec Gautier Villard, cofondateur d’Hello Watt, qui invite notamment à remplacer ce coup de pouce par une nouvelle aide MaPrimeRénov’ dédiée à ces travaux d’isolation.
Coup de pouce isolation : une fin qui n’est pas sans conséquences - Batiweb

D’après Gautier Villard, cofondateur d’Hello Watt, la fin du coup de pouce transitoire isolation des combles et toitures va immédiatement impacter les ménages dès ce 1er juillet, avec une hausse du reste à charge. En effet, selon lui, la prise en charge du devis était d’environ 50 % avec ce coup de pouce transitoire, et baissera à 25 % avec sa fin, ce qui devrait faire chuter ce type de travaux d’isolation.

 

Un sérieux coup de frein pour les entreprises d’isolation

 

Le directeur de l’activité rénovation énergétique et solaire souligne que cette baisse des aides va mécaniquement faire baisser la demande de travaux, ce qui impactera également l’activité des artisans. De fait, face à des carnets de commandes qui se tarissent, certains spécialistes de l’isolation sont contraints de se former à d’autres métiers, voire de se reconvertir.

« Les artisans ont beaucoup de mal à garder leur agenda plein. Avec la croissance sur l’isolation de ces dernières années, ils avaient recruté des gens, et d’un coup l’État a complètement coupé cette dynamique. Du coup, de nombreux artisans essaient aujourd’hui de se former à d’autres métiers, typiquement comme le chauffage. Mais aujourd’hui c’est quand même compliqué de tout faire en même temps, et donc c’est une transition qui se fait dans la douleur pour les artisans », constate le cofondateur d’Hello Watt.

Une inquiétude partagée par le Syndicat National de l’Isolation (SNI), qui, après le Symbiote et l'Ecima, a alerté sur les difficultés des entreprises d’isolation :  « Forts du discours de l’administration, mais crédules, nos entrepreneurs du bâtiment spécialisés dans les travaux d’isolation, et plus particulièrement des combles perdus ou aménageables, ont embauché à « tour de bras » des dizaines de milliers de salariés, les ont formés, ont investi des millions et des millions d’euros dans du matériel performant, des flottes de véhicules, des outils informatiques, des bâtiments de stockages, des bureaux administratifs… se sont endettés. (…) D’un coup net, l’administration a raboté les aides coup de pouce dès le 30 juin 2021 », déplore le syndicat.

 

Créer une nouvelle aide MaPrimeRénov’ dédiée

 

Pour relancer le marché de la rénovation énergétique, Gautier Villard propose plusieurs solutions. Comme de nombreux spécialistes des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), il demande notamment de réhausser le niveau d’obligation pour la 5ème période.

Gautier Villard rappelle par ailleurs que le marché de la rénovation énergétique fonctionne aujourd’hui surtout et avant tout grâce aux aides, sans lesquelles le reste à charge augmente et les demandes de travaux baissent. De fait, il propose de remplacer le coup de pouce isolation des combles et toitures par une aide MaPrimeRénov’ similaire : « Aujourd’hui, puisqu’on supprime le coup de pouce, la première solution c’est d’inclure ces travaux dans MaPrimeRénov’, donc il faut qu’il y ait une aide MaPrimeRénov’ dédiée à ces travaux là », soutient-il.

 

Accompagner et rassurer les ménages

 

Enfin, il appelle à élargir l’accompagnement gratuit des particuliers par un Accompagnateur Rénov’. Un accompagnement d’autant plus nécessaire dans un contexte de méfiance des particuliers envers les éco-délinquants, à la suite de scandales liés aux offres à 1 € et d’affaires très médiatisées.

« Les particuliers sont très au courant de ce qu’il s’est passé. Ça a été très médiatisé dans de nombreux magazines, et surtout par des journaux télévisés, ce qui est une bonne chose. Du coup les particuliers sont très méfiants, et donc le nerf de la guerre, pour nous accompagnateurs, c’est de trouver les bons professionnels, les bons artisans, qui sont fiables, qui vont faire un devis juste, qui vont ensuite faire des bons travaux, et ça aujourd’hui qui est le plus difficile. Le rôle d’un accompagnateur pour moi, c’est de pouvoir trier le bon artisan du mauvais », estime G. Villard.

Et d’ajouter : « Aujourd'hui on a à peu près 45 000 artisans qui sont Reconnus Garants de l'Environnement (RGE). C'est la condition sine qua non pour que le particulier puisse toucher les aides. Mais dans ces 45 000 professionnels, il faut encore faire un tri pour avoir des artisans qui sont tout aussi fiables sur leurs prix de marché que sur leur qualité des travaux ».

 

Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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