Kingfisher reprend des couleurs et relève ses ambitions pour 2025-2026
Mis à jour le 23 septembre 2025 à 14h49

Après une année 2024 compliquée, Kingfisher retrouve des signes de vitalité. Le propriétaire de Castorama et Brico Dépôt annonce des résultats en légère hausse au premier semestre et revoit ses objectifs annuels à la hausse. Une respiration bienvenue pour un marché français du bricolage encore morose.
Une reprise timide mais réelle
Le groupe britannique Kingfisher, qui compte 1 900 magasins et 74 000 collaborateurs dans sept pays, affiche un chiffre d’affaires de 6,8 milliards de livres sterling(7,8 milliards d’euros) sur les six premiers mois de son exercice décalé, clos le 31 juillet 2025. Cela représente une progression de 0,8 % par rapport à l’an dernier.
Le bénéfice net, lui, reste stable à 237 millions de livres. Rien d’explosif, mais une stabilité qui tranche avec la chute de 46 % enregistrée en 2024.
« Nous avons réalisé un bon premier semestre, avec une croissance qualitative, portée par les volumes et le nombre de transactions », a commenté Thierry Garnier, directeur général de Kingfisher.
Des prévisions relevées
Fort de ce rebond, le groupe a choisi de revoir ses ambitions à la hausse :
- le résultat avant impôts ajusté devrait se situer dans la partie haute de la fourchette annoncée, entre 480 et 540 millions de livres sterling,
- le free cash flow attendu passe de 420-480 à 480-520 millions de livres.
De quoi rassurer les investisseurs : à l’annonce des résultats, le titre Kingfisher s’est envolé de plus de 17 % à la Bourse de Londres.
Le contraste français
Ce redressement cache toutefois des disparités. Si le Royaume-Uni tire les ventes, avec une forte demande pour les produits extérieurs (mobilier de jardin, barbecues…), la situation reste fragile en France.
Le marché hexagonal du bricolage souffre toujours d’un immobilier en panne, qui pèse directement sur les ventes de matériaux et d’équipements. Les enseignes Castorama et Brico Dépôt doivent donc composer avec un consommateur attentiste, freiné par le recul du crédit immobilier et la baisse du pouvoir d’achat.
Une bataille à mener aussi sur l’omnicanal
Pour continuer à progresser, Kingfisher mise sur la complémentarité entre magasins et numérique. Le groupe renforce ses ventes en ligne et développe ses services pour séduire aussi bien les particuliers que les artisans.
En parallèle, l’enseigne investit dans l’amélioration de ses gammes cœur de métier (outillage, quincaillerie, menuiserie intérieure), plus résilientes que les projets lourds de rénovation comme les cuisines ou salles de bains, très dépendants du marché immobilier.
Un signal pour tout le secteur
Le rebond de Kingfisher reste modeste, mais il envoie un signal positif à l’ensemble de la filière. Le bricolage et la distribution de matériaux démontrent leur capacité à rebondir même dans un environnement contraint.
La question, désormais, est de savoir si cette tendance pourra s’installer dans la durée. Entre inflation, coûts logistiques et climat économique tendu en France, rien n’est encore gagné. Mais le groupe britannique prouve qu’avec une stratégie adaptée, le secteur peut retrouver des couleurs.
Pour aller plus loin :
- Évolution du coût des matériaux de construction : prévisions 2025-2030
- Matériaux de construction : l’activité se redresse, mais jusqu’à quand ?
- Les défis du recyclage des matériaux de construction
Par Camille DECAMBU