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Remaniement ministériel : les réactions des professionnels

Publié le 12 février 2016

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Suite au remaniement opéré jeudi dernier au gouvernement, le ministère du Logement revient à Emmanuelle Cosse, le ministère de la Culture à Audrey Azoulay, et le ministère de l'Aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales à Jean-Michel Baylet. Des changements qui n'ont pas manqué de faire réagir les professionnels de l'architecture, de la construction et de l'immobilier.
Remaniement ministériel : les réactions des professionnels - Batiweb

Suite à la nomination d'Emmanuelle Cosse, qui succède à Sylvia Pinel, à la tête du ministère du Logement, les réactions des professionnels ne se sont pas fait attendre. Contacté par Batiweb, le président de la FFB, Jacques Chanut rappelle qu' « Emmanuelle Cosse, par son parcours (elle a occupé, entre autres, le poste de vice-président au logement à la région Île-de-France de 2010 à 2015, ndlr.), connaît la problématique de la politique du logement et de son équilibre fragile ».

« Aujourd'hui, les mesures pour accompagner la reprise du marché et répondre à l'appétence des français pour le logement semblent commencer à produire des effets. La plus grande erreur serait de vouloir bouleverser ce qui marche (PTZ neuf et ancien, Pinel...). Même si nous ne sommes pas d'accord sur tout, nous continuerons de travailler avec elle pour toujours enrichir et accompagner des mesures efficaces et bénéfiques, capables de répondre à l'une des préoccupations majeures des Français : le logement ! Il faut donc se mettre au travail avec aucun a priori négatif », a-t-il ajouté.

Le président de la Fédération française du bâtiment prendra d'ailleurs rendez-vous « très rapidement » avec la nouvelle ministre afin « d'apprécier les intentions et les moyens ».

Un souhait formulé également par le président de la Fnaim, Jean-François Buet, qui souhaite « connaître sa ligne politique ». « Notre volonté est de nous mettre au travail le plus vite possible (...)  Nous devons rapidement connaître ses positions quant à la mise en place de la loi Alur et les différents décrets d'application qui en découleront », a ajouté Jean-François Buet.

Plus d'écoute pour la CNL

Réagissant elle aussi à la nomination d'Emmanuelle Cosse, la Confédération nationale du logement « espère que la nouvelle ministre sera plus à l'écoute des forces vives de la société civile pour entendre les revendications des associations d'habitants », explique cette association de défense des intérêts des habitants dans un communiqué.

Entretenant des rapports compliqués avec l'ex-ministre Sylvia Pinel, la Confédération souhaite que la nouvelle ministre œuvre davantage « pour une politique sociale du logement ».

« Il est indispensable de revenir sur les mesures avancées par le projet de loi Egalité et Citoyenneté qui portent atteinte aux droits des locataires »,  estime l'association. Cette loi, qui sera débattue à l'Assemblée au printemps prochain, a pour objectif d'endiguer la ségrégation spatiale et territoriale, en faisant primer les objectifs de mixité sociale sur les questions de financement des logements. La CNL s'était plainte au cours des derniers mois d'un manque de concertation sur le sujet.

« La solution à la crise du logement passe plutôt par le soutien à la construction de logements sociaux en redéployant les 1,8 milliards d'euros d'exonérations aux propriétaires bailleurs », a-t-elle proposé jeudi.

Travail en partenariat pour le Snal

Pascale Poirot, Présidente du Snal, Syndicat National des Aménageurs Lotisseurs, félicite Emmanuelle Cosse et Jean-Michel Baylet pour leur nomination respective comme Ministre du Logement et de l’habitat durable et à l’aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales.  

Elle les assure du souhait et de la volonté des aménageurs de « travailler en partenariat et de manière constructive avec leurs Ministères comme ils l’ont toujours fait ».Pascale Poirot formule le souhait de « continuer le travail déjà accompli dans la concertation », car « l’objectif de 500 000 logements est encore loin d’être atteint ». « Il est donc nécessaire  de poursuivre les efforts pour soutenir la filière et de maintenir le dialogue avec les professionnels », conclut-elle.

Surtout pas d'actions pour l'immobilier

De son côté, Marc Gedoux, président de Pierre Etoile, société de promotion immobilière « prie » pour que la nouvelle ministre du Logement « ne fasse rien pour la profession ». « Qu’elle nous laisse faire notre métier jusqu’à l’élection présidentielle du printemps 2017, et ne formule pas le souhait de donner son nom à une nouvelle loi. Nous aspirons à une stabilité juridique et fiscale et rien d’autre », a-t-il revendiqué par voie de communiqué.

 « Du même parti politique que Madame Cosse, Madame Duflot en tant que ministre du Logement n’a pas laissé les meilleurs souvenirs. Sous son ministère, le niveau de la construction de logements, tous types confondus, n’a jamais été aussi bas. Sa loi Alur a gelé la construction et dans une moindre mesure son dispositif d’aide à l’investissement locatif n’a pas eu des résultats brillants (sans doute lié aussi à la loi Alur) », rappelle-t-il.

L'architecture au cœur de l'actualité

Enfin, Catherine Jacquot, Présidente de l’Ordre des architectes tient à saluer « l’engagement de la Ministre Fleur Pellerin en faveur de l’architecture » qui s’est traduit en 2015 par l’élaboration de la Stratégie Nationale pour l’Architecture et du projet de loi liberté de Création, Architecture et Patrimoine actuellement en examen au Sénat.

« Nous ne doutons pas bien sûr que ce travail sera poursuivi voire enrichi par Audrey Azoulay nommée Ministre de la Culture au moment où l’architecture vit une actualité brûlante... »

La ministre de la Culture a déjà repris le chemin du Sénat pour poursuivre l'examen du texte de loi interrompu la veille, en raison de l'annonce du remaniement ministériel et du départ de Mme Pellerin.

L'examen du texte a repris aux articles additionnels après l'article 13 quater. Il comprend 46 articles. Entamé mardi, cet examen devait s'achever vendredi et se clôturer par un vote solennel mardi.

Mais vendredi matin, seule la moitié des amendements avait été étudiée et les sénateurs prévoyaient une modification de cet agenda.  

Claire Thibault
© Montage Batiweb – AFP 

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