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Reprise d’activité : la FFB Grand Paris IDF moins optimiste

Publié le 14 décembre 2021

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Mardi 14 décembre, la FFB Grand Paris Île-de-France présentait ses chiffres 2021 et ses perspectives 2022 pour l’activité du bâtiment. Si les résultats et prévisions à l’échelle nationale sont positifs, ceux à l’échelle francilienne sont teintés d’un optimisme plus mesuré, notamment en regardant la construction neuve.
Reprise d’activité : la FFB Grand Paris IDF moins optimiste - Batiweb

Fin de semaine dernière, la Fédération française du bâtiment (FFB) prévoyait une hausse de 4,3 % de l’activité du bâtiment, à l’échelle nationale en 2022. 

Les prévisions à l’échelle francilienne, en revanche, sont plus pessimistes. C'est ce que redoutait la FFB Île-de-France lors de la présentation de ses chiffres, ce mardi 14 décembre. 

En surface, le ressenti des TPE et PME est positif, car 75 % des professionnels du bâtiment franciliens estiment leur activité, tous travaux confondus, globalement bonne. 

L’impression reste donc stable par rapport au second semestre dernier. L’optimisme reste toutefois mitigé entre le segment entretien-rénovation, où 88 % des opinions sont positives, et le neuf, où les logements et locaux enregistrent respectivement 58 % et 66 % de taux de satisfaction.

 

La construction neuve toujours à la traîne

 

D’autant que, lorsque l’on se penche sur chaque secteur de travaux, la reprise des chantiers franciliens reste en trompe l’œil. Côté entretien-rénovation, le chiffre d’affaires progresse d’1 % au T3 2021 comparé au T3 2020 - alors marqué par l’interruption de chantiers – mais chute de 5,5 % par rapport au T3 2019. 

Pareil pour la rénovation énergétique : le chiffre augmente d'1 % par rapport au T3 2020 mais décroit de 1,8 % par rapport à 2019. Une activité qui est sur le point de « renouer avec son niveau d’avant-crise », commente Philippe Servalli, 1er vice-président en charge des affaires économiques du Grand-Paris, participant à la présentation.

Mais c’est la construction neuve en région parisienne qui est la plus impactée. Certes, on note une hausse de mises en chantiers de logements de 8,1 % sur les neuf premiers mois de 2021 par rapport à ceux de 2020. Pourtant le nombre est inférieur de 9 % à celui des premiers mois de 2019. Les permis de construire en logements collectifs baissent même de 13,7 % entre les neuf premiers mois de 2019 et ceux 2021 (contre une hausse de 0,3 % au niveau national).

Constant plus flagrant du côté des locaux, qui enregistre une hausse de 24,5 % de mises en chantier en Île-de-France lors des neufs premiers mois de 2021 par rapport à la même période de 2020. Il n’empêche que comparé aux niveaux d’avant-crise, les chiffres dégringolent de 14,8 %. L’inquiétude se prononce quand on regarde les permis de construire dans le non résidentiel neuf, qui, en Île-de-France, régressent de 28,5 % entre les neufs premiers mois de 2019 et ceux de 2021 (contre -10,4 % au niveau national).

 

Réticence des maîtres d’ouvrage publics franciliens

 

Focus également sur la commande publique, notamment sur les montants d’appels d’offre gagnés par les entreprises du bâtiment franciliennes, progressant de 8,8 % certes dans les neufs premiers mois de 2021 comparé à ceux de 2020, mais chutant de 17 % par rapport ceux de 2019. 


« Notre fédération s’inquiète des retombées économiques sur les TPE/PME, qui constituent le noyau dur de l’activité de notre région, dans la mesure où nous assistons à une tendance de certains maîtres d’ouvrage à démarcher des entreprises domiciliées en dehors de l’Île-de-France », constate Philippe Servalli. 


Il détaille que les offres que proposent ces dernières sont plus basses que celles franciliennes. Leurs coûts de fonctionnement sont effectivement plus faibles, car non assujettis à la taxe transports, touchant des salaires moins élevés voire bénéficiant de loyers plus faibles qu’en région parisienne.

Il faut dire que l’écart entre Province et l’Île-de-France transparaissait déjà dans les chiffres de l’immobilier 2021, livrés hier par le Conseil supérieur du notariat. Tout cela couplé d'une réticence des maîtres d’ouvrage publics, notamment des maires, à signer des permis de construire.

Les raisons évoquées par la FFB Grand Paris IDF ? D’un côté, il y a la pression d’habitants franciliens refusant la densification urbaine pour conserver le tissu pavillonnaire des communes. De l’autre, on retrouve l’éternelle l’appréhension de l’objectif zéro-artificialisation nette des sols, encore mal identifiée dans la région. 

La création d’un futur observatoire à l’échelle de la FFB Grand Paris IDF permettrait de cibler les points de « grippage » et ainsi favoriser le dialogue entre les maires et la Préfecture de région. Philippe Servilli encourage par ailleurs la discussion entre les entreprises du bâtiment et les maîtres d’ouvrage publics d’Île-de-France afin d’aboutir à des marchés publics favorables pour les deux partis.

Des mesures qui devraient rassurer les professionnels franciliens, de plus exposés à des contraintes financières, comme la RE2020 qui entraîne des surcouts de 10 %. A cela s’ajoutent à la hausse du prix de l’énergie et la pénurie et la hausse des prix des matériaux, face auxquelles 36 % des entreprises craignent toujours une perte de marge. Sans compter les difficultés de recrutement qui marquent encore le secteur.

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock
 

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