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Effondrement du marché des CEE : un reste à charge qui a nettement augmenté

Publié le 08 juillet 2022

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Depuis quelques mois, le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) n’est plus aussi incitatif qu’avant. Le reste à charge augmente, et les demandes de travaux de rénovation énergétique baissent. Selon Hellio, les bonifications ou « coups de pouce » ne sont pas une solution car ils ne permettent pas de réaliser des économies d’énergie réelles, mais il devient urgent d’augmenter le niveau d’obligation des CEE.
Effondrement du marché des CEE : un reste à charge qui a nettement augmenté - Batiweb

Avec l’effondrement du marché des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), le reste à charge augmente pour les particuliers, qui réalisent moins de travaux. Tel est le constat dressé par Hellio, délégataire des CEE, qui note que le prix de marché des CEE a chuté en moins d’un an.

« À un an près, il y a des évolutions réglementaires qui ont fait que le volume de CEE a été divisé par deux. En parallèle, le prix de marché des CEE, lui, s’est effondré de 30 à 35 % sur 18 mois », résume Pierre Maillard, PDG d’Hellio.

Ainsi, les aides pour les particuliers engageant des travaux de rénovation énergétique via le dispositif des CEE ont été divisées par deux en un an.

 

Une hausse du reste à charge et une baisse des travaux

 

Arthur Bernagaud, responsable des solutions pour le résidentiel individuel chez Hellio, prend l’exemple du remplacement des chaudières gaz, dont le nombre d’installations a été divisé par 10 en raison de l’augmentation du reste à charge : « Les gens qui l’année dernière pouvaient payer un reste à charge de 300 ou 400 € pour avoir une installation toute neuve, aujourd’hui payent au minimum 2 000 € », constate-il.

Une augmentation du reste à charge qui s’explique également par la fin de certaines bonifications, comme en témoigne le récent arrêt du coup de pouce transitoire isolation des combles et toitures depuis le 1er juillet.

« Un très bon exemple de prime qui s’arrête du jour au lendemain, ça a été le coup de pouce pour les chaudières gaz », poursuit Arthur Bernagaud. « Or, il y a énormément de ménages qui n’ont pas d’autre choix que de rester au gaz, d’un point de vue budget ou faisabilité technique. Donc certains ménages ne signent pas de devis et n’ont pas d’alternative », souligne-t-il.

Parallèlement aux chaudières gaz, d’autres systèmes de chauffage ont été privilégiés, tels que les pompes à chaleur (PAC) et les chaudières biomasse, via une aide revalorisée de 1 000 € dans le cadre de MaPrimeRénov’. Pour ce type de travaux, les demandes sont donc en hausse.

Mais, comme le rappelle Arthur Bernagaud, avant même de changer de système de chauffage, il convient dans un premier temps d’isoler le logement, et de privilégier les rénovations globales. Sur ce point, il évoque l’importance des aides publiques, et cite l’exemple de Bordeaux Métropole, proposant une aide supplémentaire de 1 500 € pour les ménages réalisant trois opérations en même temps, afin d’inciter à ce type de rénovations d’ampleur.

Selon Hellio, pour relancer les travaux de rénovation énergétique, il est aujourd’hui indispensable de remonter le niveau d’obligation des CEE, mais pas nécessaire de remettre en place des bonifications ou « coups de pouce », qui n’auraient pas d’intérêt pour faire des économies d’énergie réelles.

« Avec les coups de pouce, on s’éloigne des économies d’énergie réelles, on trafique des chiffres, on traite le symptôme mais pas la maladie », conclut ainsi Arthur Bernagaud.

 

Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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