Municipales 2026 : la CAPEB presse les élus de soutenir les artisans du bâtiment
Mis à jour le 02 octobre 2025 à 17h21

La CAPEB place les artisans du bâtiment au cœur des enjeux territoriaux. « Les élections municipales de 2026 seront déterminantes pour la vitalité de nos entreprises artisanales du bâtiment et, à travers elles, l’avenir même de vos territoires », avertit Jean-Christophe Repon, président de l'organisation.
Avec 512 000 TPE représentant 96 % des entreprises du secteur et 570 000 salariés, la confédération rappelle le rôle structurant de ce tissu économique, entre emplois locaux, apprentissage et participation à la vie communale.
L’organisation reconnaît un risque de marginalisation face à la concentration du secteur et prévient que « la vitalité des communes repose largement sur l’énergie de leur tissu artisanal ».
Logement : accélérer la construction et la rénovation
La CAPEB attend des élus municipaux et intercommunaux qu’ils débloquent les freins à la construction et à la transformation du parc existant. Elle plaide pour un assouplissement des règles d’urbanisme, une réduction des délais d’instruction et une meilleure concertation autour des PLU et PLUi. L’enjeu est de faciliter la conversion des friches, densifier les centralités ou adapter les contraintes aux réalités climatiques locales.
L’organisation insiste aussi sur la rénovation énergétique et l’adaptation des logements au vieillissement. Elle souhaite que les habitants soient mieux orientés vers les financements publics et qu’ils fassent appel à des artisans qualifiés plutôt qu’à l’auto-rénovation.
Développement économique et commande publique
La confédération souligne l'importance d’un meilleur accès des TPE aux marchés publics. Elle appelle à « respecter et mettre en œuvre le principe de l’allotissement », seule garantie d’accès direct des petites entreprises. Elle demande de limiter les marchés globaux, de recourir davantage au gré à gré pour les petits projets et d’éviter la sous-traitance en cascade.
Au-delà de la commande, la CAPEB propose que les communes recensent leurs artisans, simplifient l’installation d’entreprises locales et associent les professionnels en amont des projets d’aménagement. Des chartes locales pourraient, selon elle, formaliser ces engagements.
Patrimoine : miser sur les savoir-faire de proximité
La CAPEB encourage les collectivités à entretenir et restaurer le bâti ancien en s’appuyant sur les compétences locales. Elle défend les artisans labellisés spécialisés dans le patrimoine bâti et rappelle qu’un entretien régulier est « moins onéreux à long terme que des restaurations lourdes ». L’enjeu est également culturel et architectural avec la préservation des spécificités locales.
Mobilité et transition écologique : adapter les règles
La confédération alerte aussi sur les difficultés quotidiennes rencontrées par les artisans. Elle demande des facilités de circulation, d’accès aux déchetteries, de stationnement ou d’occupation du domaine public. Les règles de mobilité ou les zones à restriction doivent, selon elle, être concertées avec les professionnels.
Côté transition écologique, la CAPEB défend un rôle moteur des TPE pour la rénovation énergétique et l’adaptation aux aléas climatiques. Elle estime que les collectivités doivent privilégier les artisans pour les interventions sur le bâti, y compris face aux urgences liées aux sécheresses, inondations ou mouvements de sols.
Un enjeu politique et économique local
Par ce manifeste, l’organisation patronale veut peser dans la campagne municipale et rappeler que les collectivités sont des donneurs d’ordre stratégiques. Elle s’appuie sur la force de ses 62 000 adhérents et sur un réseau de 93 structures départementales. Le message est clair : garantir l’indépendance des artisans, sécuriser l’accès aux marchés et maintenir un équilibre économique de proximité.
« Ce modèle fondé sur la proximité et l’indépendance doit plus que jamais être défendu avec force », souligne la CAPEB, qui appelle les candidats à « soutenir ces propositions et à œuvrer à leur mise en œuvre au service des territoires ».
Par Jérémy Leduc