Crise du neuf : redressement « sur le chemin », selon le Pôle Habitat FFB

« (Re)construire ». Ainsi est titrée, de manière sobre et ambigüe, la dernière conjoncture du Pôle Habitat FFB, dévoilée lors de sa Convention nationale.
Il ne faut pas se leurrer : «la crise du logement neuf persiste et continue d’asphyxier tant les ménages que les professionnels», lit-on dans son communiqué.
À fin juin 2025, les ventes de logements neufs en collectif – accession et investissement locatif confondus - dégringolent sur un an (-45 % par rapport à leur moyenne de long terme). La chute va même jusqu’à -66 % côté investisseurs particuliers.
« De fait, les mises en chantier continuent de naviguer en basses eaux et sont loin de satisfaire l’ensemble des besoins et de permettre de résorber le déficit de logements accumulé depuis de nombreuses années », déplore l’organisation.
La maison individuelle retrouve des couleurs…
Des signes d’embellie s’observent toutefois côté construction de maisons individuelles. À fin juillet, 61 800 maisons individuelles ont été construites sur douze mois glissants, soit environ +22 % qu’en 2024. Une reprise sur fond d’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) sur l’ensemble du territoire et pour les maisons individuelles, à partir d’avril 2025.
Avec l’envolée des taux d’intérêts et des coûts, la construction de maisons individuelles comme d’autres segments du logement neuf ont battu de l’aile. Notons que les derniers chiffres sont loin de la moyenne des 119 700 maisons construites chaque année, entre 2006 et 2024. En bref, « on est sur le chemin » d’un redressement, « mais on n'est pas arrivé à destination », résume Christophe Boucaux, délégué général du Pôle Habitat FFB.
L’impact du PTZ a été observé depuis mai-juin dernier, d’après M. Boucaux. L’intéressé estime à 15 000 le nombre logements financés avec le dispositif en 2025 et espère un total de 30 000, voire 35 000, en 2026. Seule condition : que le projet de loi de finances (PLF) de 2026 conserve les conditions actuelles.
« Nous avons moins d'appels de clients depuis le vote de défiance »
Or, ce scénario ne garantit pas tout. Si « la loi de finances 2025 a permis des avancées mais le chantier de la relance du secteur reste immense : sans statut du bailleur privé, sans simplification massive, sans stabilité et visibilité fiscale et réglementaire, il n’y aura pas de reprise », poursuit Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB. Ce dernier attend beaucoup de ces dernières mesures pour la relance du logement collectif.
« Nous attendons du Gouvernement, du Parlement et des élus locaux qu’ils donnent les bons signaux, et nous répondrons présents ! », poursuit-il.
Mais rien n’est gagné, compte tenu d’instabilité qui perdure depuis ces dernières années. « Nous avons moins d'appels de clients depuis le vote de défiance », ayant entraîné la démission du gouvernement Bayrou la semaine passée, indique M. Monod.
Le Pôle Habitat FFB insiste également sur l’urgence de concilier sobriété foncière et développement des territoires. « Pour cela, la proposition de loi TRACE doit être adoptée afin de rendre le ZAN respectueux des réalités territoriales, en soutenant les projets utiles et en libérant du foncier constructible, notamment via une fiscalité foncière réorientée pour favoriser la cession », encourage la structure représentant la promotion immobilière privée en France.