Budget 2026 : le gouvernement veut « réexaminer » le financement public des EnR
Publié le 16 octobre 2025, mis à jour le 16 octobre 2025 à 16h58, par Raphaël Barrou

Sébastien Lecornu a affirmé le 15 octobre qu'il ne souhaitait pas remettre en cause les objectifs en matière d'énergies renouvelables. Mais au cours de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a aussi indiqué qu'il fallait réexaminer «la manière dont l'argent public est employé » pour les financer.
« Corriger les effets d'aubaine »
« Est-ce que nous souhaitons ou est-ce que nous allons dégrader nos objectifs en matière d'énergies renouvelables ? La réponse est non », a assuré le Premier ministre. Pourtant, Sébastien Lecornu s'interroge : « Est-ce que nous devons davantage interroger la manière dont l'argent public est employé pour financer les énergies renouvelables ? Est-ce que nous devons faire en sorte qu'il n'y ait pas de rentes de situation ? »
En réalité, le chef du gouvernement semble déjà avoir tranché en faveur d'une participation plus prudente de l'État aux EnR. Le projet de budget pour 2026 prévoit notamment dans son article 69 de « corriger les effets d'aubaine dont ont bénéficié, dans un contexte de forte hausse des prix de l'électricité, les producteurs qui ont reçu un soutien public ».
Les filières ne sont « pas les mêmes qu'il y a huit ans »
Sébastien Lecornu a voulu justifier sa position en affirmant que les filières économiques ou encore l'éolien en mer « ne sont pas les mêmes qu'il y a huit ans », provoquant une nouvelle « manière d'équilibrer notre système électrique et la manière de stocker cette énergie ».
En septembre 2025, le média Contexte avait révélé que Sébastien Lecornu envisageait un projet de moratoire sur l’éolien et le solaire terrestre. Une décision qui mettrait en péril 80 000 emplois selon France Renouvelables. L'information avait ensuite été démentie par le Premier ministre. Mais l'épisode avait montré les tensions qui existent sur le sujet alors que la PPE3 fait toujours l'objet de tergiversations.
Par Raphaël Barrou