Les inondations et les sécheresses impactent différemment les populations

Inondations et sécheresses ne font pas les mêmes victimes. C’est l’un des constats de l’étude « Assurer l’adaptation, adapter l’assurance », publiée le 30 septembre par la Fabrique de la Cité, le laboratoire d’idées du groupe Vinci.
Son auteur, Charles Joannard, souligne que le risque d’inondation concerne « davantage de communes caractérisées par des prix immobiliers élevés et une plus forte concentration de cadres et professions intellectuelles supérieures ».
Ces territoires comptent aussi « une part significative de résidences secondaires souvent situées dans des zones attractives mais à risque, certainement en raison de leur proximité avec un cours d'eau ou le front de mer», précise-t-il.
Le RGA, fléau des pavillons périurbains
À l’inverse, le phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), causé par l’alternance de sécheresses et de réhydratation des sols, touche « majoritairement les espaces périurbains ».
Les habitations y sont particulièrement vulnérables : « Les populations les plus présentes dans ces zones vulnérables sont les employés et les professions intermédiaires, souvent propriétaires de pavillons individuels dont les fondations sont plus sensibles à ce phénomène », explique l’étude.
Un coût d’indemnisation inégal
Au-delà du profil socio-économique, la réponse assurantielle varie fortement. « La prise en charge par les assureurs est beaucoup plus difficile que pour les victimes d'inondation », constate Charles Joannard. Le coût d’un sinistre lié au RGA est même « deux fois supérieur » à celui d’une inondation.
Face à l’augmentation attendue de ces sinistres sous l’effet du réchauffement climatique, l’étude plaide pour une adaptation des dispositifs d’assurance et de prévention.
Une analyse à affiner
Ce travail s’appuie sur des données de la Caisse centrale de réassurance (CCR) et de l’Insee, mais son auteur reconnaît certaines limites. « Nous ne disposons pas d’échelle plus fine que celle des communes », concède-t-il. Une maille infracommunale permettrait d’affiner la compréhension des vulnérabilités locales.
Par Jérémy Leduc