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Quel chemin pour construire la RE2020 de la réhabilitation ?

Publié le 19 juillet 2022

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Si la RE2020 dans le neuf inspire un équivalent dans la réhabilitation, quels chantiers cache cette construction ? Tel est l’objet d’un débat entre trois experts, dont un du groupe industriel Myral, organisateur de la discussion. Les participants s’accordent à dire que l’impact carbone, notion phare de la RE2020 devra gagner plus de terrain. Mais cela implique-t-il un recours accru aux biosourcés ? Réponses.
Quel chemin pour construire la RE2020 de la réhabilitation ? - Batiweb

Six mois après son entrée en vigueur, la RE2020 aspire à aller plus loin, notamment via un label, dont le cadre de référence est en construction.

Il inspire par ailleurs le secteur de la réhabilitation. En particulier celle des passoires énergétiques, dont la vente doit maintenant s’accompagner d’un audit énergétique, selon un décret publié mai dernier. 

Mais comment préparer les acteurs du bâtiment à l’arrivée d’un équivalent de la RE2020 pour la réhabilitation ? C’était le sujet d’un webinaire organisé par Myral, groupe industriel spécialisé dans l’ITE le 12 mai dernier. Le débat incluait le fabricant, mais également la participation d’Isore Bâtiment, entreprise experte des travaux en filière sèche des façades ventilés ou des vêtures et de Kompozite, la plateforme d'aide à la conception de bâtiment bas-carbone.

Affirmer l’importance de l’impact carbone

 

Parmi les axes à emprunter, l’impact carbone demeure l’un des principaux défis dans la construction d’une réglementation environnementale pour la réhabilitation. « La prise en compte du carbone dans la construction c’est nouveau car la RE2020, qui vient d’entrer en vigueur dans le neuf, introduit cette notion, et c’est pour l’instant unique en Europe », rappelle Damien Cuny. Le président de Kompozite rapporte d’ailleurs que sur « un bâtiment construit en 2022, 60 à 90 % de l’impact carbone va venir des matériaux, contre 10 à 40 % de l’énergie, si on regarde sur une période de 50 ans ».

Il abonde : « On voit d’ailleurs déjà en rénovation des labels qui commencent à analyser l’impact du carbone de ce type de projet. Ce sont les premières étapes à une législation comme cela s’est passé pour la RE2020. Donc si on n’est pas sur une temporalité immédiate, il est quasi-certain qu’il y aura dans les années à venir un cadre sur les matériaux et l’énergie économisée ».

Cependant, la question de l’impact carbone gagne difficilement du terrain sur les chantiers, selon Pierre Laruaz, président d’Isore Bâtiment.  « Autant sur l’énergie, il y a une vraie réflexion qui est engagée par les maitres d’ouvrage et les maitres d’œuvre, mais sur le choix des matériaux et des modes constructifs, la prise de conscience doit encore progresser, même si on parle aujourd’hui beaucoup plus de recyclage et de réemploi ».

Et Julien Bagnard, responsable développement de Myral, de confirmer que cette attente vis-à-vis de l’impact carbone a « du mal à se formaliser et elle est accompagnée de pas mal d’idées reçues ». « Car le sujet de la baisse de l’impact carbone et du choix des solutions et systèmes est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. Il faut réfléchir de façon pragmatique et sans idéologie », décrypte-t-il. 

Le biosourcé, un terrain miné ou bien fondé ? 
 

Et quelle place réserve ce pragmatisme à des matériaux comme les biosourcés, réputés certes pour leur faible impact carbone, mais encore exposé aux clichés ? Une question souvent revenue durant le débat entre les trois experts, qui ont pris l’exemple de la rénovation de façades afin d’y répondre. 

« Tous les matériaux ne conviennent pas à tous les projets. Un isolant biosourcé sera naturellement mieux adapté à une maison individuelle qu’à un bâtiment collectif en R+8 en zone sismique pour lequel la réglementation est bien plus stricte. D’autant que le sujet du risque incendie en façade vient réduire le nombre de solutions en biosourcé », expose pour illustrer ainsi Pierre Laruaz. 

« Quand on veut choisir un matériau intéressant, il faut penser système et prendre en compte les données du parement, mais aussi le poids carbone de l’ossature, qui change beaucoup de choses », défend le président d’Isore Bâtiment. En clair, pour limiter l’impact carbone dans la réhabilitation : « C’est choisir les bons matériaux aux bons endroits en prenant en compte l’impact global : système + pose », résume-t-il. 

Et pour guider ces choix, il convient d’apprendre : « à lire la donnée carbone et les méthodes de calcul pour notamment avoir une vision réaliste de la durée de vie du produit rapporté à son poids carbone », recommande Damien Cuny. A cela s’ajoute la nécessité de « travailler un plan réaliste avec des échéances claires et mettre en place des actions qui ont pour but au final de massifier la rénovation énergétique », soutient quant à lui Julien Bagnard.

Pour voir le débat en intégralité, le replay vidéo disponible ci-dessous : 

 

Virginie Kroun

Photo de Une : Adobe Stock

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