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Prix du carburant : la fin du gazole non routier (GNR) inquiète les travaux publics

Publié le 18 juillet 2022

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Alors que le projet de loi de finances rectificative va être examiné, la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) a une nouvelle fois appelé à reporter la fin du gazole non routier (GNR) pour ne pas « ajouter de l’inflation à l’inflation ». Dans le contexte des hausses de prix des énergies et du carburant, elle appelle à repousser l’échéance d’au moins un an.
Prix du carburant : la fin du gazole non routier (GNR) inquiète les travaux publics - Batiweb

Après de multiples reports, la suppression du gazole non routier (GNR) doit prendre effet au 1er janvier 2023.

Pour rappel, il s’agit d’un carburant de couleur rouge utilisé depuis plus de 10 ans par les véhicules non routiers, notamment dans les secteurs de l’agriculture et des travaux publics, et bénéficiant d’un avantage fiscal.

 

Un contexte économique compliqué

 

Initialement prévue pour le 1er juillet 2022, la fin de cet avantage avait été repoussée en mars. Le gouvernement avait alors expliqué cette décision par les effets de la crise Covid et le début de la guerre en Ukraine, ayant pour conséquences des hausses de prix des énergies et du carburant.

« En 2018, dans un contexte non inflationniste et alors que l’activité était dynamique, le coût de la suppression du GNR pour les entreprises de travaux publics avait été estimé à 700 millions d’euros, grevant une bonne partie de la marge nette du secteur. Il s’agissait potentiellement d’un choc économique majeur pour le secteur et c’est la raison pour laquelle le gouvernement avait alors accepté de reporter et étaler sa suppression en plusieurs échéances », rappelle la FNTP, pour qui le contexte est aujourd’hui encore moins propice.

 

Porter l’échéance à 2024

 

Selon la fédération, ce coût de 700 millions d’euros devrait durement impacter les entreprises de travaux publics, à commencer par les TPE-PME, qui composent à 98 % le tissu économique du secteur. Or, selon la FNTP, ces petites entreprises ne pourront pas entièrement répercuter ces hausses de prix sur leurs clients.

Elle demande donc à ce que le projet de loi de finances rectificative institue un nouveau report d’au moins un an, repoussant l’échéance au 1er janvier 2024.

« Inquiets par la hausse sans précédent de leur budget énergie dans le contexte inflationniste actuel, les entreprises de travaux publics attendent beaucoup de ce projet de loi qui doit reporter d’un an au moins la suppression du GNR pour retrouver un peu de sérénité », estime Bruno Cavagné, président de la FNTP.

« Quant aux enjeux écologiques, les entreprises de TP y sont naturellement sensibles mais il n’existe pas d’engins de chantier disponibles à ce jour susceptibles de remplacer les engins roulant au gazole. De façon très progressive, des engins font leur apparition dans les catalogues des constructeurs mais leurs prix, leurs délais d’acquisition et leurs coûts de fonctionnement sont totalement dissuasifs », conclut la fédération, selon laquelle la fin du GNR constituerait « une mesure de rendement budgétaire » sans réel « bénéfice écologique ».

 

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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