MaPrimeRénov’ : l’AIMCC dénonce des restrictions « contradictoires »

Les industriels lancent un énième signal d'alerte. À la suite des annonces du gouvernement, qui a notamment acté la fin des aides mono-gestes à compter du 1er janvier 2026, l'AIMCC (Association des industries des produits de construction) exprime son inquiétude.
Les acteurs du secteur prennent acte des changements, mais estiment qu’ils vont à l’encontre des objectifs nationaux de rénovation énergétique et de lutte contre le changement climatique.
« Ces changements semblent aller à l'encontre de l'urgence climatique et des objectifs de massification de la rénovation énergétique et ne manqueront pas de fragiliser les filières industrielles et artisanales », souligne l’AIMCC.
Isolation et biomasse dans le viseur
Parmi les restrictions annoncées, l’exclusion des travaux d’isolation des murs, qu’ils soient réalisés par l’intérieur (ITI) ou par l’extérieur (ITE), suscite de vives critiques. Ce type d’intervention représentait plus de 10 % des demandes dans MaPrimeRénov’. Pour l’AIMCC, il s’agit d’un levier majeur de réduction des consommations énergétiques, qui se retrouve désormais écarté des aides.
Autre point sensible : la suppression du soutien aux chaudières biomasse. Alors que la filière bois-énergie s’est fortement structurée, cette décision envoie « un signal négatif » au marché et risque de décourager les ménages, en particulier dans les zones rurales où cette énergie locale et renouvelable est une alternative crédible aux énergies fossiles.
Un dispositif de moins en moins lisible
L’association déplore également le report de certaines obligations au 1er janvier 2027, notamment l’exclusion des logements classés F et G ou encore l’obligation de coupler isolation et chauffage. Ces ajustements successifs créent selon elle « un manque de cohérence dans la stratégie » et fragilisent la confiance des particuliers comme des professionnels.
Les conséquences pratiques pourraient être lourdes : report ou abandon de projets de rénovation, pression financière accrue pour les propriétaires, et contradiction avec les objectifs de massification des rénovations énergétiques.
Des filières fragilisées et des ménages pénalisés
L’AIMCC insiste sur le fait que les ménages modestes, qui comptaient sur ces aides pour engager des travaux coûteux, seront les premiers touchés. Dans le même temps, des filières industrielles et artisanales déjà mobilisées pour la transition écologique se retrouvent fragilisées.
« Ces restrictions risquent de ralentir la dynamique de rénovation énergétique, de pénaliser les ménages qui souhaitent améliorer leur confort et réduire leur facture énergétique, et de fragiliser des filières industrielles et artisanales engagées dans la transition écologique », conclut l’association.
Par Jérémy Leduc