MaPrimeRénov’ : la filière biomasse dénonce une exclusion « arbitraire »
Mis à jour le 22 septembre 2025 à 17h24

Publiés le 9 septembre dernier, l’arrêté et le décret, excluant la chaudière biomasse des travaux mono-gestes financés par MaPrimeRénov’, sèment l’incompréhension.
En particulier du côté des Métiers de la Couverture et de la Plomberie-Chauffage de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), de Propellet, du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et du Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse (SFCB).
Dans un courrier adressé au Premier ministre Sébastien Lecornu le 19 septembre, les représentants ont déploré cette décision, dont ils demandent la « suppression rapide ».
Car ils considèrent cette mesure « contraire à toute logique de transition énergétique, de soutien au pouvoir d’achat des Français les plus modestes et de mix énergétique adapté aux territoires ».
« Une économie très faible »
« En effet, les chaudières bois participent efficacement à la décarbonation et s’avèrent une solution pragmatique et adaptée dans de nombreuses zones géographiques, particulièrement rurales ou éloignées des réseaux des centres urbains », abondent-ils dans leur lettre à Matignon.
Et de rappeler qu’en 2022, une majoration de 1000 euros complétait l’aide MaPrimeRénov’ pour l’installation de chauffage carburant aux énergies renouvelables, dont la biomasse.
Autant dire que cette « mesure réglementaire » est « arbitraire » pour les acteurs du chauffage biomasse, en plus d’être dommageable.
« Le marché de la chaudière biomasse, déjà fragilisé par la crise énergétique, a connu une diminution de son chiffre d’affaires de 80 % et a déjà été durement affecté par la décision du précédent gouvernement de diviser par trois les bonifications des certificats d’économie d’énergie leur étant accordées dans le cadre du Coup de Pouce Chauffage, sans aucune logique budgétaire », développent-ils.
En outre, cette suppression de l’aide mono-geste pour les chaudières bois serait « une économie très faible », estimée à 20 millions d’euros. Et ce « au regard des travaux générés par de telles primes (environ 100 millions) et des rentrées fiscales associées ».
Sans compter l’impact sur les ménages, alors que l’énergie biomasse est considérée comme trois fois moins chère que l’électricité.
Autant d’arguments qui amènent la CAPEB, Propellet, le SER et le SFCB à réclamer l'inscription d'une « politique de rénovation énergétique dans un cadre durable, lisible et stable, garant de la confiance des ménages et de la mobilisation des professionnels ».