Rénovation énergétique : des copropriétaires sensibilisés mais déstabilisés
Publié le 07 novembre 2025, mis à jour le 07 novembre 2025 à 16h58, par Virginie Kroun

Après avoir interrogé 682 copropriétaires en France de juillet à septembre dernier, Hellio sort ce mois de novembre un baromètre sur les travaux derénovation énergétique dans les copropriétés.
Conclusion : « Bien que les copropriétaires aient conscience des obligations qui leur incombent et de l’importance de la rénovation énergétique, l’instabilité des dispositifs récents, le coût des travaux et la complexité des démarches constituent encore des freins majeurs », lit-on dans son compte rendu.
Des charges et obligations qui pèsent sur les copropriétaires
La prise de conscience des copropriétaires en termes de performance énergétique progresse pourtant, d’après le baromètre 2025. 57,6 % des sondés sont au courant des obligations liées au diagnostic de performance énergétique (DPE) et au plan pluriannuel de travaux (PPT), contre 49 % en 2023. Sûrement le résultat du calendrier d’interdiction de location de passoires thermiques, connu par 96,2 % des répondants (contre 86 % en 2023).
« Mais cette nouvelle contrainte soulève des inquiétudes : 77,8 % des copropriétaires estiment qu’elle risque d’aggraver la crise du logement, tandis que 17,1 % y voient un signal fort pour accélérer la transition énergétique », indique Hellio.
En parallèle, les charges des copropriétés continuent de gonfler, sous l’effet des hausses de coûts de l’énergie. Pour 40,6 % du panel, entre 20 et 40 % des charges sont liées à l’énergie. Ce niveau recule certes par rapport à celui de 2021 (50 %), mais reste légèrement supérieur à celui de 2023 (40 %).
Parmi les motivations des propriétaires à mener des travaux de rénovation énergétique, la réduction des factures d’énergie (25,8 %) arrive en deuxième place. En tête, on retrouve en tête la valorisation du bien immobilier (29,6 %), et en troisième l’amélioration du confort thermique (23,2 %).
Une volonté de rénover, mais sans les moyens financiers
Autre chiffre en progression : le nombre de copropriétés envisageant des travaux de rénovation énergétique. Celui-ci affiche 43,3 %, soit 3 points en plus comparé à 2023 (40 %) mais près de 4 points en moins par rapport à celui de 2021 (47 %).
8,9 % veulent se lancer dès cette année. Une majorité préfére reporter, dont 22,3 % sur les 2 à 4 prochaines années, et 12,1 au-delà. La raison identifiée par Hellio : le manque de moyens financiers.
« En 2025, seuls 35,5 % se disent prêts à consacrer entre 1 000 € et 5 000 € à la rénovation énergétique au cours des cinq prochaines années, contre 48 % en 2023 et 43 % en 2021 », est-il évoqué dans le communiqué.
L’instabilité des aides, facteur démotivant pour la moitié des sondés
La rénovation globale, bien qu’efficace, reste plus onéreuse et complexe à déployer dans l’habitat collectif. Si bien que seuls 7,7 % des répondants projettent d’en mener.
D’où l’orientation le penchant d’un tiers des travaux envisagés vers les mono-gestes, plus précisément la toiture (15,2 %) et l’isolation des murs (20,5 %). Or, cette dernière catégorie fait partie des mono-gestes exclues par l’aide MaPrimeRénov’, suscitant l’inquiétude la filière. De plus, une partie de l'enveloppe de l'aide sera absorbée par les Certificats d'économie d'énergie (CEE), qui entament leur 6ème période au 1er janvier 2026.
L’instabilité des aides à la rénovation est d’ailleurs citée comme obstacle à l’engagement sur ces chantiers par 48,6 % des sondés. Sans surprise, 27,6 % déplorent l’impact du coût de travaux, et 24,7 % la complexité administrative des démarches.
« Seule une approche coordonnée, combinant soutien financier et accompagnement clair, permettra de débloquer le potentiel de rénovation des copropriétés et de contribuer efficacement à la transition énergétique en France », commente Louis-Marie Gillier, responsable commercial Habitat collectif chez Hellio.
Par Virginie Kroun














