Rénovation énergétique : les nouvelles aides bousculent les ménages
Mis à jour le 30 septembre 2025 à 17h07

Les dernières réformes publiées au Journal officiel bouleversent le paysage de la rénovation énergétique. À peine quelques jours avant la chute du gouvernement Bayrou, une série de textes redéfinit l’accès aux aides publiques.
Le spécialiste de la transition énergétique Hello Watt publie une étude détaillée pour identifier les ménages gagnants et perdants des réformes récentes.
Des aides plus restrictives
Le 30 septembre, le guichet MaPrimeRénov’ Rénovation d’ampleur rouvre ses portes, mais avec des critères durcis : fin du bonus pour la sortie de « passoire thermique », plafonds de dépenses éligibles abaissés de 70 000 à 40 000 euros et un dispositif désormais réservé aux logements classés E, F ou G.
Autre restriction majeure : seuls 13 000 dossiers seront acceptés d’ici la fin de l’année, selon la règle du « premier arrivé, premier servi ».
Dans le même temps, les primes CEE pour les pompes à chaleur changent de calcul à partir du 1er octobre. Fini les montants forfaitaires : l’aide variera désormais entre 1 000 et 12 000 euros en fonction de la surface du logement, de sa localisation et de la performance de l’équipement installé.
Coup de rabot pour les classes moyennes et supérieures
À compter du 1er janvier 2026, la rénovation d’ampleur redeviendra accessible à tous les ménages, mais les taux de prise en charge baisseront sensiblement. Les ménages intermédiaires ne verront plus que 45 % de leurs dépenses couvertes (contre 50 % auparavant), tandis que les ménages les plus aisés tomberont à 10 % - un niveau jugé dissuasif par les acteurs du secteur.
Autre changement : deux gestes emblématiques disparaîtront du parcours par geste – l’installation de chaudières biomasse et l’isolation thermique des murs.
Les exemples chiffrés fournis par Hello Watt sont édifiants. À Tours, un ménage très modeste souhaitant rénover une maison de 100 m2 classée G devait auparavant financer 3 873 € après aides. Avec les nouvelles règles, son reste à charge bondit à 7 745 €, soit +100 %.
Pour les ménages intermédiaires, le choc est encore plus marqué : entre juin et décembre 2025, ils n’auront tout simplement plus accès à la rénovation d’ampleur. Et en 2026, leur reste à charge grimperait de 40 % par rapport à la période pré-réforme.
La pompe à chaleur, grande gagnante
Si les ménages modestes ressortent fragilisés, la pompe à chaleur (PAC)tire son épingle du jeu. Devenue incontournable pour atteindre les seuils de performance énergétique exigés, elle bénéficie d’aides renforcées et demeure le levier privilégié par tous les profils de ménages.
« La pompe à chaleur s’impose comme la grande gagnante de ces réformes : elle concentre la majorité des soutiens publics et reste un levier incontournable », souligne Pierre-François Morin, directeur rénovation énergétique chez Hello Watt.
Par Marie Gérald