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Instabilité politique : les rénovations en font déjà les frais

Publié le 15 septembre 2025
Mis à jour le 15 septembre 2025 à 16h40

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Au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou, l'incertitude politique se répercute déjà sur le terrain. Entre financements gelés, chantiers suspendus et ménages attentistes, le secteur de la rénovation craint un nouveau coup d'arrêt.
©Adobe Stock
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La chute du gouvernement, survenue le 8 septembre dernier, n'a pas seulement rebattu les cartes au Parlement. Elle a aussi stoppé net une reprise à peine amorcée dans le bâtiment.

Pour de nombreux ménages et professionnels, les conséquences sont déjà visibles : crédits retardés, décisions reportées et carnets de commandes qui se vident. « L'instabilité n'est pas abstraite : elle pèse sur les logements et sur l'emploi local », alerte Sylvain Gruelles, maître d'œuvre en rénovation.

La menace plane sur une reprise déjà bien fragile

 

Après une année morose, le secteur commençait à entrevoir un léger redémarrage. En juillet, la Banque de France enregistrait 13,1 milliards d'euros de crédits immobiliers accordés, hors renégociations. Mais tout cela ne s'apparentait qu'à une courte éclaircie.

Les banques freinent leurs engagements, les copropriétés repoussent leurs votes et les ménages hésitent à se lancer dans des travaux lourds. Résultat : des chaudières vétustes ne sont pas remplacées, des rénovations énergétiques sont mises en pause et des artisans voient leurs carnets de commandes fondre comme neige au soleil.

Quelles solutions pour résister à la crise ?

 

Face à cette paralysie, Sylvain Gruelles appelle à rendre les projets plus résilients. Il préconise de découper les rénovations en étapes autonomes, permettant d'apporter des bénéfices visibles dès la première phase, tout en sécurisant le projet même en cas de blocage financier.

Autre levier mis en avant par le maître d'œuvre, l'intégration, dès le départ, des clauses d'ajustement dans les contrats afin de prévenir les surcoûts et éviter les arrêts brutaux.

Enfin, Sylvain Gruelles préconise de diversifier les financements, en combinant aides locales, prêts complémentaires et échelonnements.

Un point essentiel pour ne pas avoir à dépendre d'un seul feu vert bancaire. « Ce n'est pas le moment de figer les projets, mais de les rendre résistants », insite le spécialiste de la rénovation.

Le risque est réel de voir la crise politique se doubler d'une crise de la rénovation, alors que la transition énergétique reste un enjeu prioritaire.

 

Par Jérémy Leduc

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