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Réouverture de MaPrimeRénov’ : une version « vidée de sa substance » ?

Publié le 30 septembre 2025
Mis à jour le 30 septembre 2025 à 17h18

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Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, près de 20 fédérations et associations dénoncent un manque d’ambition pour la politique de rénovation énergétique et une nouvelle version de MaPrimeRénov’ « amoindrie ».
©Adobe Stock
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Alors que MaPrimeRénov’ rouvre pour les rénovations d’ampleur dans une version remaniée, près de 20 fédérations et associations ont envoyé une lettre ouverte à Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre, pour lui demander de redonner de l’ambition à la politique de rénovation énergétique.

 

Un abandon de la politique de rénovation énergétique ?

 

Dans cette lettre, les signataires dénoncent en effet « un abandon par l’État de la politique publique de rénovation énergétique dans son ensemble ».

Selon ses auteurs, trois millions de logements seraient sortis du statut de passoire thermique non pas grâce à une rénovation efficace, mais en raison des révisions successives du diagnostic de performances énergétiques (DPE).

« C’est une falsification des enjeux, une illusion administrative qui n’a pour effet que de masquer les problématiques rencontrées par des millions de ménages », déplorent-ils.

Parmi les signataires, on retrouve notamment le collectif Rénovons, le groupement du Mur Manteau, Effinergie, le réseau Cler, Agir pour le Climat, Greenpeace, ou encore l’UFC-Que Choisir.

 

Une nouvelle version de MaPrimeRénov’ « amoindrie » ?

 

D’après les auteurs de la lettre, la réforme de MaPrimeRénov’ en 2024 avait pris un bon tournant en favorisant les rénovations globales, avant d’être détricotée au début de l’été 2025 pour rouvrir dans une version « amoindrie ».

« À peine adoptée, cette réforme a été vidée de sa substance, et n’a cessé de l’être depuis. En 2025, faute de budget suffisant, et en dépit de 80 000 dossiers déposés à la mi-année et de nos alertes, le dispositif a été suspendu pour les rénovations d’ampleur, jusqu’à sa réouverture aujourd’hui, avec de nombreux reculs », déplorent les auteurs.

« In fine, l’aide maximale potentielle pour les ménages les plus modestes a été divisée par deux», ajoutent-ils.

Ainsi, ils soulignent l’impact sur le quotidien et les factures de ces ménages : « Ce renoncement n’est pas seulement environnemental. Il est social. Les passoires thermiques abritent avant tout les ménages modestes. Chaque hiver, ce sont des millions de familles contraintes de choisir entre chauffer leur logement et payer d’autres dépenses essentielles», soulignent les signataires.

Enfin, ils rappellent les conséquences économiques, avec de nombreux emplois menacés dans le secteur du bâtiment.

 

Par Claire Lemonnier

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