À Aubervilliers, ITAR livre des logements sans fausse note
Mis à jour le 29 septembre 2025 à 16h00

Perceptibles de loin, les courbes de teinte claire et les loggias aux alvéoles en losange se distinguent avec brio parmi leur voisinage. Nous sommes en présence de deux entités entamant un fin dialogue entre elles mais aussi avec le site. Il s’agit du fruit d’un travail collectif qu’a mené ITAR (Ingrid Taillandier architectures) en tant que mandataire avec Sibat, Atelier NOUS et R-USE. Deux plots comprenant 69 logements locatifs sociaux, 35 places de stationnement en sous-sol et 200 m² de commerces-activité font ainsi irruption dans un paysage urbain où cohabitent allègrement des immeubles de plusieurs étages avec des maisonnées caractéristiques.
Pour ITAR, l’architecture a toujours été d’intérêt général. En effet, l’agence a à cœur depuis toujours de développer des logements généreux et lumineux, dotés d’espaces extérieurs, de respirations et d’interstices qui répondent aux critères de bien-être et de confort.
À Aubervilliers, l’exercice est d’autant plus complexe qu’il s’agit de répondre favorablement aux exigences de la maîtrise d’ouvrage tout en innovant. C’est pourquoi le projet met en œuvre une stratégie hors-site des façades réalisées en béton préfabriqué teinté dans la masse.
En deuxième lieu, l’agence d’architecture qui a toujours milité en faveur du réemploi, vient de se servir du recyclage dans tous les espaces de vie. Finalement, la flexibilité a été mise en application comme un moyen de réduction de l’emprise carbone. Des intentions qui ont pris corps et sont devenues une réalité.
©ITAR
L’opération est complexe. Pour proposer une multitude de perspectives depuis le parc ou le chemin des écoliers, l’ensemble se divise en deux volumes. Leur silhouette, aussi singulière qu’esthétique, est animée par la dynamique du glissement des strates en retrait. Les 69 logements, répartis en deux plots, innovent par leur forme, leur taille mais aussi leur organisation.
Se cachant derrière des façades composées de prémurs en béton matricé aux granulats issus des filières de réemploi pour une partie, bas carbone pour les autres, les habitations se distinguent par leurs prolongements des pièces à vivre vers la ville. Le confort et la convivialité deviennent ainsi des critères incontournables dans cette nouvelle équipée.
©ITAR
Dans une démarche globale portée par Plaine Commune, le réemploi concerne la formulation du béton ainsi que les revêtements de sols. Le recyclage concerne également les portes de distribution, le mobilier bois et les pergolas des terrasses, entre autres. Rappelons également que les loggias sont équipées de dalles issues de la filière du réemploi et de vastes rangements. Devenues des espaces de vie à part entière, elles contribuent au bien-être des usagers.
Un autre point important : les toitures des deux immeubles, accessibles aux habitants, disposent d’une surprenante pergola et de jardinières à planter avec vue sur la Basilique du Sacré cœur jusqu’à la Tour Montparnasse, en passant par le Panthéon et la Tour Eiffel. Fonctionnels et utiles, ces espaces récréatifs et ludiques enrichissent le programme et rendent l’intervention plus intelligente. Le seuil 2025 de la RE2020 est atteint avec brio.
À Aubervilliers, le défi était de taille et la réponse d’ITAR a été à la hauteur !
Sipane Hoh