La Rochelle : un chantier de dépollution près d’écoles inquiète

« Non à la construction, non aux intoxications », « respirer ici = mourir » … Voici ce qu’on lit sur les pancartes brandies parmi les 400 enseignants, parents d'élèves et riverains réunis devant l'ensemble scolaire privé Fénelon-Notre-Dame, à La Rochelle (Charente-Maritime), le vendredi 5 septembre.
Cet établissement de 2 700 élèves en primaire et secondaire se situe à proximité d’une ancienne usine à gaz Enedis (site Marcel-Paul), en cours de dépollution. Tout comme l’école élémentaire publique Massiou.
Le chantier, destiné à accueillir sur le site un projet résidentiel, cause des nuisances, dont des odeurs, poussières et émanations suspectes, ont dénoncé les professeurs.
Une quinzaine de salles de classe à proximité du chantier fermées
27 enseignants et personnels ont exercé leur droit de retrait. Parmi eux : Jean-Philippe Oudot, enseignant d’EPS, qui souffre de maux de tête et de gorge, tout en revendiquant ce droit pour « protéger les élèves ».
« Nous voulons un confinement total du chantier, que notre air soit bon pour venir travailler », abonde anonymement une enseignante de sciences.
Depuis la rentrée, une quinzaine de salles de classes donnant sur le chantier ont fermé. « Nous ne sommes plus dans une phase de discussions, nous exigeons », tranche Philippe Misery, l'un des chefs d'établissement de Fénelon-Notre-Dame.
Et de dénoncer une « inertie totale de la situation » et « trop de promesses non tenues de la part de Speed Rehab ». Il s’agit de la filiale de Brownfields Gestion et Vinci Immobilier, chargée de la dépollution.
Une revendication : le bâchage du chantier de dépollution
Le cortège de vendredi est ensuite arrivé l’après-midi à l'agence Vinci Immobilier de La Rochelle, afin de rencontrer la direction de Speed Rehab. La demande des manifestants est simple : le « bâchage intégral » du site Marcel-Paul, afin de protéger les populations alentours.
En novembre, les cours ont été interrompus pendant trois jours avant d’aboutir à une suspension du chantier, par le préfet de Charente-Maritime Brice Blondel. Ce dernier a par ailleurs pris un arrêté de mise en demeure, obligeant Speed Rehab à sécuriser le site sous cinq jours, à procéder audit bâchage voire à la surveillance de la qualité de l’air.
« Comme demandé par les représentants de la communauté éducative de Fénelon, nous nous sommes engagés à mettre en place une couverture intégrale des zones de travaux. Les opérations ont débuté jeudi et seront terminées d'ici dimanche soir », a indiqué Speed Rehab dans un communiqué, sans donner pour l'heure de nouvelles sur l’opération.
Quant à la transparence, la société indique que les données de surveillance sont transmises « depuis le début du chantier » aux autorités. Informations qui seront données « intégralement et quotidiennement aux établissements scolaires Fénelon et Massiou », promet-elle. En ajoutant qu’aucune mesure n'a dépassé les seuils d’émanations fixés par arrêté préfectoral.
Par Virginie Kroun