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EnR : 80 000 emplois menacés par un moratoire gouvernemental ?

Publié le 26 septembre 2025
Mis à jour le 26 septembre 2025 à 16h53

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Alors que la PPE3 doit fixer la feuille de route énergétique, le gouvernement pourrait imposer un moratoire sur les renouvelables terrestres pour éviter une motion de censure. Une option vivement contestée.
© Adobe Stock
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Selon des informations publiées par le média Contexte, le Premier ministre Sébastien Lecornu s’apprêterait à publier le décret de la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), en y intégrant un moratoire sur l’éolien et le solaire terrestres. Cette hypothèse, immédiatement qualifiée de « déni démocratique et énergétique » par les acteurs du secteur, a déclenché une vague d’indignation.

Cet été, 377 députés avaient massivement rejeté l’idée d’un tel moratoire. Le rétablir par décret constituerait donc, selon les opposants, un contournement de la volonté parlementaire.

« Dans la pratique, cela reviendrait à rétablir par décret ce que l’Assemblée nationale a clairement rejeté », dénonce Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER).

 

Une orientation « RN-compatible »

 

Toujours selon Contexte, l’exécutif envisagerait ce scénario pour éviter une censure du Rassemblement national lors du prochain discours de politique générale.

Le plan consisterait à publier la PPE3 tout en confiant à des économistes le soin de réévaluer les soutiens publics aux renouvelables. En attendant leurs conclusions, aucun appel d’offres ne serait lancé pour de nouveaux projets solaires ou éoliens.

 

Risques pour l’emploi et la transition énergétique

 

France Renouvelables alerte sur les conséquences sociales et économiques d’une telle décision : « Un moratoire mettrait immédiatement en péril plus de 80 000 emplois et maintiendrait la France dans une situation de dépendance énergétique pour les vingt prochaines années ».

Le SER rappelle quant à lui le précédent de 2010 : le moratoire imposé par François Fillon sur le solaire avait entraîné la destruction de plus de 20 000 emplois.

Pour Greenpeace, ce projet reviendrait à sacrifier la transition énergétique sur l’autel de manœuvres politiques. « La PPE n’est pas une monnaie d’échange pour échapper à une motion de censure », insiste Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique. 

« Si cette information devait être confirmée, la politique énergétique de la France vivrait un moment très grave », prévient encore Jules Nyssen, appelant l’ensemble des forces politiques à s’opposer à ce qu’il qualifie de « désastre ».

 

Une décision encore incertaine

 

D’après les informations recueillies par l’AFP, ce scénario n’en serait encore qu’au stade « d’hypothèse de travail ». Plusieurs observateurs jugent peu probable une annonce imminente avant le discours de politique générale.

Néanmoins, le simple soupçon d’un moratoire sur les énergies renouvelables terrestres a déjà ravivé les tensions entre partisans du nucléaire et défenseurs du solaire et de l’éolien

 

Par Marie Gérald 

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