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Annonces sur le DPE : des réactions mitigées

Publié le 13 février 2024

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Depuis les vœux du ministre de la Transition écologique le 31 janvier dernier, le diagnostic de performance énergétique (DPE) refait parler de lui. Ce dimanche, Christophe Béchu a notamment annoncé un changement de calcul pour les petites surfaces – trop souvent pénalisées – et une simplification. Bruno Le Maire souhaiterait de son côté une modification du coefficient de conversion énergétique. Explications.
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Le 11 février, le ministre de la Transition écologique annonçait un changement de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) pour les logements de petites surfaces de moins de 40 m2, afin d'éviter que 140 000 d’entre eux ne soient classés comme « passoires énergétiques », et donc automatiquement exclus de la location à compter du 1er janvier 2025.

Si de nombreuses fédérations du diagnostic et de l’immobilier se sont réjouies des annonces de Christophe Béchu, des associations se sont révélées plus sceptiques quant à l’efficacité de cette mesure, craignant notamment que les bailleurs ne reportent des travaux de rénovation énergétique nécessaires.

« C'est un formidable cadeau aux propriétaires puisque ça va remettre sur le marché des épaves thermiques », a notamment estimé Eddie Jacquemart, président de la Confédération nationale du logement.

« Ce qui est normal, c'est de faire des ajustements après concertation, ce qui est inquiétant c'est de les faire au fil de l'eau en catimini dans la presse, et que ça puisse donner l'impression aux bailleurs qu'ils vont s'en sortir sans faire des travaux », a de son côté regretté Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre.

 

La modification du coefficient de conversion énergétique ne fait pas l’unanimité

 

En parallèle des annonces de Christophe Béchu, Bruno Le Maire (ministre de l’Économie et des Finances) a annoncé sa volonté de modifier le coefficient de conversion énergétique, pour que les logements chauffés à l’électricité ne soient pas défavorisés au profit des logements chauffés au gaz.

« La méthodologie actuelle incite à rester au chauffage au gaz. Aujourd'hui, un logement au gaz qui passe à l'électricité peut basculer en passoire à cause de cette méthodologie, alors qu'il divise ses émissions de gaz à effet de serre par trois », déplore en effet Bercy, qui estime que « des centaines de milliers de logements pourraient sortir du statut de passoire thermique », si le DPE évoluait sur ce point.

En réaction, Danyel Dubreuil, coordinateur du CLER, association membre de Réseau Action Climat, dénonce : « Les intentions de Bruno Le Maire ne sont pas de rénover les logements et de faire baisser les consommations d'énergie, mais de faire baisser artificiellement le nombre de passoires ».

Même Sidiane, le Syndicat interprofessionnel du diagnostic immobilier, en partie favorable aux annonces de Christophe Béchu, n’a pas accueilli favorablement la proposition de Bruno Le Maire : « On milite tous pour fiabiliser et stabiliser le DPE. Avec une modification de modification de modification, les propriétaires vont de moins en moins s'y retrouver », a estimé Jean-Christophe Protais, son président.

« À ce stade, il n'y a pas de projet sur la table de modification de la méthodologie du DPE et la correction ne concerne pas ce coefficient de conversion énergétique », a toutefois assuré le ministère de la Transition écologique.

 

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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