À l’occasion de l’Université de rentrée du MoDem, qui s’est tenue ce week-end à Guidel (Morbihan), Édouard Philippe (parti « Horizons ») est revenu sur la crise du logement, qui impacte le quotidien des Français. L’ancien Premier ministre a notamment pointé trois « crises » : celle de la construction neuve, de la demande, et de l’offre locative.

Selon lui, il faudrait globalement « changer la logique de la politique du logement », qui coûte près de 40 milliards d’euros par an à l’État.

Interdictions de location, Airbnb, ZAN… L’ancien Premier ministre donne son avis

Comme la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM), Édouard Philippe a émis des doutes concernant l’interdiction de location des passoires thermiques, risquant d’aggraver encore la pénurie de logements sur le marché locatif.

« Sortir du marché de la location les appartements classés en G (en 2025, ndlr), c'est mécaniquement réduire l'offre locative pour les plus modestes ». « Une impasse », a-t-il estimé. Et d’ajouter : « Il faut déstresser le marché locatif sans rien céder à l'ambition écologique qui est la nôtre, qui est absolument impérative. Mais nous ne pouvons pas voir ce sujet qui arrive vite : 2025, c'est demain ».

Concernant la crise de l’offre locative, l’ancien Premier ministre a évoqué le problème d’Airbnb, qui privilégie le logement des touristes au détriment de celui des locaux, et appelé à plus de régulation, prenant pour exemple des villes comme Amsterdam ou Londres, ayant « compris la nécessité de la régulation ».

Faisant référence au Zéro Artificialisation Nette (ZAN) de sols, Édouard Philippe a également appelé à « rénover plutôt que construire » et « densifier plutôt qu’étaler ». « Nous devons densifier nos villes si on veut éviter d'utiliser des terres agricoles ou des espaces naturels, d'étaler tellement nos agglomérations de façon à ce que nous coupions toutes les interactions sociales », a-t-il estimé.

Le ZAN a par ailleurs de nouveau fait polémique ce week-end, alors que Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé sa volonté de retirer la région de l’objectif ZAN, dénonçant une loi « ruralicide ».

Claire Lemonnier (avec AFP)
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