Rénovation énergétique : 620 000 emplois à la clé d’ici 2050
Mis à jour le 07 octobre 2025 à 16h31

Conçu avec plusieurs collectivités pilotes, le nouvel outil de l’Institut négaWatt Eclore (Emplois et Compétences Locales dans la Rénovation Énergétique) propose une lecture fine des dynamiques régionales à l’œuvre dans la filière du bâtiment.
L’application modélise le parc résidentiel et tertiaire ainsi que les chantiers nécessaires pour atteindre les objectifs du Code de l’énergie. D’après les simulations, la France devra accélérer par dix le rythme des rénovations, pour atteindre plus d’un million de logements rénovés par an à partir de 2033.
L'institut estime également à 620 000 le nombre d’emplois mobilisés d’ici 2050, majoritairement non délocalisables.
De nouveaux métiers qui émergent
Les premiers résultats mettent en évidence la montée en puissance de métiers encore marginaux, à commencer par celui de ventiliste, en charge des systèmes de ventilation performants (VMC double flux notamment). Ce poste requiert une double compétence en électricité et en aéraulique, complétée par des notions d’acoustique. Environ 63 000 professionnels devront être formés d’ici 2035.
Autre fonction identifiée : celle de Mon Accompagnateur Rénov’. Ces professionnels, chargés de suivre les projets de rénovation du diagnostic au financement, sont encore peu nombreux — 3 000 en 2024 selon l’Anah — mais leur effectif devra être porté à 33 000 d’ici 2035
Requalifier les métiers existants
La rénovation performante entraîne également une évolution des pratiques traditionnelles du bâtiment. Les métiers de façadier, menuisier, plâtrier-plaquiste, chauffagiste ou encore architecte devront intégrer des compétences accrues en coordination de chantier et en gestion de l’étanchéité à l’air.
Eclore estime que 185 000 postes de façadiers seront nécessaires en 2035 pour soutenir la massification de l’isolation thermique par l’extérieur.
À l’inverse, le ralentissement de la construction neuve, anticipé pour des raisons démographiques et environnementales, pourrait réduire les besoins en maçons et en gros-œuvre.
Eclore : disponible dès 2026
Les travaux de l’Institut négaWatt, appuyés sur l’expérience opérationnelle de l’entreprise Dorémi, confirment la nature locale et peu dématérialisable de ces métiers. Ils participent directement à la réduction de la précarité énergétique, à la baisse des émissions de gaz à effet de serre et à l’indépendance énergétique nationale.
Pour atteindre la cible d’un million de rénovations par an entre 2033 et 2050, la filière devra engager un effort massif de formation et de montée en compétences, estime négaWatt.
Financé par le programme CEE Facilaréno, Eclore sera mis à disposition du public et des collectivités début 2026. L’outil doit permettre aux acteurs du secteur — entreprises, organismes de formation, chambres des métiers et collectivités — d’anticiper les besoins locaux et de planifier les réponses en matière de formation.