Prévention et sécurité : 96 solutions pour transformer les pratiques sur les chantiers
Publié le 09 décembre 2025, mis à jour le 09 décembre 2025 à 17h16, par Nils Buchsbaum

Le Lab Innovation Santé & Prévention du BTP, porté par l’OPPBTP, le CCCA-BTP et la Fondation Excellence SMA, en partenariat avec Impulse Partners, a dévoilé, jeudi 27 novembre, 96 solutions répondant aux besoins exprimés directement par les professionnels du terrain. « Cette étape marque un signal fort pour toute la filière : la santé et la sécurité restent notre première responsabilité collective », affirmePaul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP.
Selon le communiqué diffusé, cette présentation marque l’aboutissement de la nouvelle dynamique engagée en 2025 par le Lab Santé & Prévention du BTP, conçu pour accompagner l’émergence de solutions dédiées à la santé, à la sécurité et à la prévention des risques dans le secteur de la construction, « une démarche qui commence par l’écoute des besoins avant d’orienter la recherche de solutions et repose sur l’implication d’un collectif d’éclaireurs réunissant des entreprises de toutes tailles ainsi que des organismes de formation ».
Des solutions aux approches et technologies variées
La démarche s’est articulée en deux temps pour faire émerger les priorités du terrain. En octobre, un collectif réunissant des entreprises de toutes tailles et des organismes de formation a identifié les enjeux majeurs de la filière, du bien-être des équipes jusqu’à la culture prévention, en passant par la sécurité et l’amélioration des conditions de travail. Ces besoins concrets ont ensuite servi de boussole au travail conduit par Impulse Partners, chargé de repérer les solutions les plus adaptées aux attentes exprimées.
L’événement du 27 novembre a permis de présenter la réponse élaborée par le Lab : 96 solutions, reposant sur des approches et technologies variées, retenues pour leur pertinence et leur capacité à être rapidement expérimentées. « Grâce au Lab, on constate que les difficultés des acteurs ne sont pas isolées, qu'ils soient entreprises ou organismes de formation. Le Lab permet de les comprendre, de les structurer, d’y répondre ensemble avec des solutions à tester et, enfin, de partager les résultats au plus grand nombre », s’enthousiasme Franck Le Nuellec, directeur du Marketing, du Développement et de l'Innovation stratégique du CCCA-BTP.
Plusieurs start-up ont été invitées à présenter leurs innovations. « Leurs interventions ont illustré la diversité des réponses possibles et ont permis d’ouvrir les discussions sur les usages, les conditions d’intégration et les perspectives de déploiement », indique le communiqué diffusé suite à la journée de présentation.
Quatre axes de travail à partir des retours du terrain
Les échanges ont notamment révélé un besoin accru d’accompagnement des encadrants — managers, tuteurs ou formateurs — pour mieux identifier et gérer les situations sensibles. Les acteurs du secteur ont aussi insisté sur la nécessité d’outils simples pour repérer les signaux faibles, suivre le bien-être des équipes et mesurer l’efficacité des actions menées, ainsi que pour renforcer la promotion de l’activité physique et la prévention des addictions.
En matière de culture prévention, les entreprises et organismes de formation insistent sur la nécessité de renouveler les modes d’animation, de consolider les rituels sécurité et de proposer des outils favorisant une prise de conscience des risques tout au long de la journée. La montée en compétence, l’interactivité et la capacité à mobiliser durablement les équipes apparaissent ainsi comme des leviers majeurs.
Le Lab a retenu 22 solutions destinées à dynamiser les messages de prévention, renforcer l’engagement des collaborateurs et structurer des approches pédagogiques plus immersives. Elles reposent sur des formats variés — mobile learning, contenus interactifs, outils d’animation ou supports immersifs — conçus pour faciliter l’appropriation des bonnes pratiques.
Les enjeux de coactivité, d’alerte en zones isolées et de détection des incidents se sont également imposés comme des priorités. Les entreprises — notamment les plus petites — expriment le besoin d’outils simples et opérationnels pour repérer plus vite les situations à risque, déclencher une alerte fiable et mieux protéger les compagnons dans les zones les plus exposées.
L’accès à des informations en temps réel et la fiabilisation des remontées d’incident apparaissent ainsi comme des leviers essentiels pour renforcer la vigilance sur le terrain. Au total, 19 solutions ont été retenues, faisant appel à des capteurs, à l’IoT, à l’intelligence artificielle ou encore à des dispositifs de protection adaptés aux contraintes du BTP.
La dernière catégorie de besoins concerne la réduction de l’exposition aux risques — poussières, chaleur, bruit — ainsi que la prévention des troubles musculosquelletiques (TMS) et l’amélioration de l’ergonomie des postes. Les entreprises expriment le besoin d’outils capables de mieux analyser les contraintes physiques, d’objectiver les situations à risque et de proposer des solutions simples pour alléger la pénibilité au quotidien.
Le Lab a ainsi identifié 34 solutions : analyse des gestes et postures, suivi en temps réel des expositions, dispositifs d’alerte environnementale ou outils facilitant l’adaptation des conditions de travail. Des approches destinées à renforcer les démarches de prévention déjà en place et à améliorer la qualité de vie au travail.
Des retours d'expérience attendus en 2026
À l’issue de l’événement, l’ensemble des 96 solutions a été rendu accessible aux participants, offrant un socle pour guider les entreprises et organismes de formation dans l’identification, la rencontre et, si nécessaire, l’expérimentation des innovations les plus adaptées.
Pour Paul Duphil, secrétaire général de l’OPPBTP, « les solutions présentées démontrent qu’il est possible d’apporter des réponses concrètes et directement utiles aux situations rencontrées chaque jour sur les chantiers ».
La prochaine étape, prévue en mars 2026, donnera l’occasion aux participants de partager leurs premiers retours d’expérience, avant une restitution à l’ensemble de la filière programmée en juin.
Par Nils Buchsbaum














