Réforme du DPE 2026 : le coefficient de l’électricité abaissé, 850 000 logements reclassés
Mis à jour le 29 septembre 2025 à 16h18

À compter du 1ᵉʳ janvier 2026, le diagnostic de performance énergétique (DPE) connaîtra une modification importante : le coefficient de conversion de l’électricité sera ramené de 2,3 à 1,9. Cette réforme devrait permettre à 850 000 logements classés F ou G de sortir du statut de passoire énergétique — mais elle divise les acteurs du bâtiment et de l’énergie.
Ce que modifie la réforme du DPE
Le DPE convertit la consommation finale d’énergie en énergie primaire à l’aide d’un coefficient.
- Avant 2026, l’électricité était multipliée par 2,3.
- À partir de 2026, le coefficient passera à 1,9, valeur plus favorable aux logements chauffés à l’électricité.
Cette nouvelle méthode de calcul est détaillée dans l’article Batiweb : « DPE : nouvelle méthode de calcul pour le chauffage électrique ».
Concrètement, un logement tout électrique consommant 100 kWh/m² en énergie finale passera de 230 à 190 kWh/m² en énergie primaire, améliorant mécaniquement son classement.
850 000 passoires énergétiques reclassées
Le gouvernement estime que cette réforme permettra de reclasser environ 850 000 logements F ou G, sur les 5,8 millions passoires énergétiques en France.
Cette mesure tombe à un moment clé, car :
- Les logements classés G sont interdits à la location depuis 2025.
- Ceux en F le seront à partir de 2028.
Mise à jour sans nouvel audit
Les DPE déjà réalisés resteront valides. Les propriétaires pourront obtenir une attestation de reclassement en ligne via l’ADEME, sans devoir faire intervenir un diagnostiqueur.
Pour rappel, les débats sur la fiabilité du DPE ne sont pas nouveaux : voir « Fiabilisation du DPE : la Cour des Comptes formule ses propositions » et « DPE : des mesures de fiabilisation à partir du 1er juillet, mais à compléter ».
Débats, critiques et tensions
Les critiques
- Certains évoquent un manque de justification scientifique.
- On craint un effet pervers : des logements reclassés sans rénovation réelle.
- Le risque social est pointé : des ménages modestes pourraient rester pénalisés malgré un meilleur classement.
- Un exemple : « DPE : la réforme contestée par l’AIMCC et le FILMM ».
Les soutiens
- Correction d’une inégalité : l’électricité, faiblement émettrice de CO₂ en France, était pénalisée.
- Alignement avec les normes européennes.
- Protection du parc locatif : éviter qu’un logement devienne non louable sans travaux.
- Signal en faveur de l’électrification et des pompes à chaleur.
- En parallèle, la fiabilité des acteurs est aussi surveillée, comme le montre « DPE : les diagnostiqueurs trop productifs désormais sous surveillance ».
Incidences pour la rénovation et MaPrimeRénov’
Cette réforme pourrait modifier le ciblage des aides à la rénovation énergétique, comme MaPrimeRénov’. Si beaucoup de logements sortent du statut défavorable sans travaux, cela pourrait redéfinir les priorités d’intervention.
Un chiffre à retenir : « MaPrimeRénov’ : 53 283 aides de rénovation d’ampleur accordées depuis début 2025 ».
La réforme du DPE 2026 constitue un virage important dans la politique énergétique française. En abaissant le coefficient appliqué à l’électricité, elle favorise l’électrification des logements et offre un répit à de nombreux propriétaires. Mais elle soulève aussi des interrogations sur la crédibilité du dispositif et l’incitation réelle à la rénovation.
Par Marie Gérald