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Reynaers Aluminium veut faire rimer stabilité et traçabilité

Publié le 17 septembre 2025
Mis à jour le 17 septembre 2025 à 17h38

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Avec un bilan stable en France, le gammiste aluminium veut davantage articuler son activité autour de la traçabilité. Une stratégie pour mieux accompagner ses clients fabricants de menuiseries. Le point avec Pierre-Yves Zentar, directeur général de Reynaers Aluminium.
©Reynaers Aluminium
©Reynaers Aluminium

Comment se porte Reynaers à mi-2025 ?

 

Pierre-Yves Zentar : On est plutôt sur une stabilité. À l’échelle des gammistes aluminium, le volume collectif est environ à -5,5 % en tonnes d'aluminium en France. Au niveau mondial, on est sur une légère croissance. 

Les volumes français sont inférieurs à ceux de 2019. Le marché de la construction reste très compliqué. Mais on fait mieux que ces chiffres et on gagne des parts de marché.

C’est-à-dire ? 

 

Pierre-Yves Zentar : Il y a eu de la croissance externe au niveau du groupe Reynaers, avec l’acquisition il y a quelques années de Forster et de Somalu. En France, Reynaers Aluminium mise aujourd’hui sur de la croissance interne. Notre vocation, c'est d'être aussi leader sur les marchés sur lesquels on se trouve.

Le modèle qu’on a construit fait vraiment la différence : c'est-à-dire d'accompagner sur la productivité des fabricants de menuiseries. On donne des conseils, on va travailler ensemble sur l'organisation d'un atelier, sur quelle machine on met en place, sur les bonnes méthodes, sur la digitalisation. Quand ce sont les menuisiers qui travaillent avec des particuliers, on va travailler avec eux sur leur offre marketing et commerciale, etc.

On veut s'appuyer sur cette singularité pour prendre des parts de marché.

Et quelle stratégie compte déployer Reynaers Aluminium en ce sens ? 

 

Pierre-Yves Zentar : Nous lançons tout le temps de nouvelles offres. Il y a quelques mois, on a lancé un partenariat avec Elcia pour bénéficier du logiciel Ramasoft, qui permet d'automatiser un certain nombre d'étapes, de transmettre des informations du client final jusqu'aux chaînes de production. 

On travaille sur la traçabilité des menuiseries, avec un QR code qui va permettre de connaître tout au long de la vie du produit la date de fabrication, la matière du produit, etc. Ce qui peut être extrêmement utile notamment en termes de s’il y a un problème de qualité ou de détérioration.

On travaille énormément sur la traçabilité environnementale, notamment à travers des innovations de produits sur des gammes minimalistes pour des frappes des fenêtres, des portes, comme la SlimLine38 (SL38). 

En quoi la SL38 illustre la stratégie environnementale de Reynaers ? 

 

Pierre-Yves Zentar : La SL38 propose des profilés très fins et plats, donnant un look un peu acier.

Profil SL38 de Reynaers Aluminium
Profil SL38 de Reynaers Aluminium

Reynaers offre derrière un écosystème de production, via le centre d’usinage, pour une optimisation des chutes et moins de consommation de matières. Pour nous, cela a un double intérêt, c'est un intérêt économique, car s’il faut 130 profils d'aluminium différents pour faire une fenêtre ou alors 30, ça ne coûte pas le même montant. 

Et avec 130 profilés, il y aura des morceaux en trop, des petits bouts qui vont rester et qu'il va falloir jeter, donc cette optimisation à un intérêt environnemental.

De plus, toute cette équation entre l'optimisation en termes de matière, l'épaisseur de la toile et les process de fabrication joue sur la performance thermique, acoustique, etc. C'est donc un produit extrêmement lié aux problématiques de rénovation. 

L’îlot Telecom Paris Tech, à Paris 13ème, équipé de menuiseries fabriquées avec le SL38 - Antoine Mercusot
L’îlot Telecom Paris Tech, à Paris 13ème, équipés de menuiseries fabriquées avec le SL38 - ©Antoine Mercusot

D’ailleurs, l’instabilité budgétaire autour MaPrimeRénov’, aussi bien pour les rénovations globales que monogestes, peut rebattre les cartes… Ne craignez-vous pas un impact sur ce segment d’activité ? 

 

Pierre-Yves Zentar : Personnellement, j'ai vraiment la conviction qu'on a des équipes qui comprennent le marché, qui réfléchissent bien et savent s'adapter. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas vraiment inquiet.

D'un autre côté, il y a comme une forme de frustration. Il y a des événements de contexte macroéconomique, géopolitique, environnemental, qu'on ne maîtrise pas totalement. Par contre, notre contexte réglementaire franco-français, les aides, les subventions, c'est quand même quelque chose qu'on maîtrise assez bien. Or, la situation met en danger certains clients, certaines PME.

Je pense qu'il faudrait qu'on revienne un peu à du bon sens pragmatique et à un mécanisme simple qui serve cet objectif général. Il faut mettre de la matière grise et moins de matière première. Si on vend plus de matière grise, on fera des bâtiments de meilleure qualité, il y aura des entreprises de menuiseries et de façade plus robustes, plus solides, parce qu'elles seront aussi un meilleur modèle économique. 

Propos recueillis par Virginie Kroun
    
 

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